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Will Graham dans l’ombre du Dr Lecter, de William Petersen à Hugh Dancy

Will Graham - Will Graham dans l’ombre du Dr Lecter, de William Petersen à Hugh Dancy

Alors que la troisième saison d’Hannibal entame sa dernière storyline, Hugh Dancy poursuit son excellent travail dans la peau de Will Graham, un personnage qui navigue sur une route aux contours imprécis, à la limite entre la clarté d’esprit et la folie. C’est cependant un Will différent qui se révèle à nous maintenant que Bryan Fuller s’attaque à la fameuse histoire du Dragon Rouge. On sait comment cela est censé se terminer, mais la série a développé ses propres thématiques pour que le Dr Lecter influence d’une manière particulière le profiler du FBI, ce qui rend fascinant le chemin que ce dernier doit à présent parcourir.

Le livre de Thomas Harris nous racontant cela a déjà été adapté deux fois au cinéma. Tout d’abord par Michael Mann dans Manhunter, le sixième sensir?t=critictoo 21&l=as2&o=8&a=B00008NEFG - Will Graham dans l’ombre du Dr Lecter, de William Petersen à Hugh Dancy (1986), puis par Brett Ratner dans Dragon Rougeir?t=critictoo 21&l=as2&o=8&a=B001Q4N948 - Will Graham dans l’ombre du Dr Lecter, de William Petersen à Hugh Dancy (2002).

Regarder ces deux films, c’est voir une même histoire interprétée de deux façons bien distinctes. En fait, c’est avant tout rencontrer deux Will Graham différents qui entretiennent des relations qui le sont tout autant avec Hannibal.

Si Mads Mikkelsen avait un challenge important à surmonter en endossant le rôle qui permit à Anthony Hopkins de remporter un oscar grâce à sa performance dans Le Silence des agneauxir?t=critictoo 21&l=as2&o=8&a=B00008IZBB - Will Graham dans l’ombre du Dr Lecter, de William Petersen à Hugh Dancy, Hugh Dancy est passé à travers cela. C’est probablement dû au fait que Clarice Starling s’est imposée de manière plus marquante dans la pop culture, mais surtout parce que Ratner n’a pas offert à son Graham (le plus récent et le plus connu) la place qu’il méritait dans Dragon Rouge, laissant Hannibal dominer l’image, même quand il en est absent.

Bien moins connu, car il n’a pas vraiment rencontré le succès au moment de sa sortie, Manhunter évite cet écueil. Son scénario n’est pas estropié par l’aura du célèbre cannibale – ici interprété par Brian Cox – qui est avant tout réduit à être un démon dont Graham se libère afin de pouvoir chasser sa nouvelle proie.

Bryan Fuller peut donc à son tour nous délivrer sa propre version de Will Graham à ce moment précis de l’histoire. C’est à ce niveau que Hugh Dancy tire un réel profit du fait que la série a couvert plus que ce que le livre de Thomas Harris n’apportait comme informations. Nous sommes familiers avec lui et sa relation avec Hannibal dépasse ce que les films pouvaient suggérer. Malgré tout, on peut difficilement passer à côté de la performance de William Petersen dans le rôle. Là où Edward Norton peine à s’affirmer dans un long métrage à la mise en scène d’une platitude irritante, Petersen est réellement mis en valeur par la caméra de Michael Mann. Celui-ci nous introduit à un héros qui n’est pas si éloigné que ça de celui que la série nous présente. Dans certains passages où on suit Graham alors qu’il retrace les pas du tueur sur les lieux d’un crime, il ne manquerait qu’un « This is my design » pour replonger dans l’atmosphère du show. La forte stylisation de Manhunter aide d’ailleurs à connecter les deux versions.

L’approche créative d’Hannibal offre néanmoins à Hugh Dancy l’opportunité de réellement faire de Will Graham un personnage iconique, et ce, malgré la présence d’un Lecter qui ne pourrait pas être plus charismatique. Au bout du compte, Bryan Fuller réussit là où Brett Ratner a lamentablement échoué, en faisant véritablement cohabiter les deux hommes. Leur relation complexe en sort magnifiée par la direction empruntée.

Au final, avoir trois œuvres basées sur le même matériel d’origine montre bien les challenges que représente l’exercice d’adaptation, que ce soit au cinéma ou à la télévision. L’avantage de ce dernier média est indéniablement le temps consacré au développement des personnages, ce qui fait ici toute la différence, que ce soit avec Hannibal Lecter ou Will Graham.

Cet article a déjà été publié en mars 2014. Il est aujourd’hui remis en avant après avoir été actualisé pour tenir compte de l’avancement de la série.