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The Village : retour sur la vie de Bert Middleton (pilote)

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De nos jours, Bert Middleton est le second homme le plus âgé d’Angleterre. Un documentaire est fait pour revenir sur sa vie et son village. Il se rappelle alors son été 1914, quant il avait 12 ans, avec le premier passage du bus, ses premiers émois amoureux et la guerre.

The Village est une série qui ne manque pas d’ambitions, son créateur Peter Moffat (Silk) souhaitant retracer l’histoire d’un village du Derbyshire sur 100 ans – de 1914 à nos jours. Pour commencer, la première saison composée de 6 épisodes reviendra sur les années 1914-1920. La suite verra le jour si le show est renouvelé.

En attendant, c’est à travers Bert Middleton que la vie du village doit prendre forme. Le documentaire fait sur sa vie qui sert d’introduction et de conclusion à l’épisode apparait comme un accessoire scénaristique dispensable pour poser un contexte particulier. On peut imaginer celui-ci devenir pertinent beaucoup plus tard dans l’existence de Bert, mais il est difficile de concevoir que ce sera le cas au cours de cette première saison.

Celle-ci commence en 1914, alors que Bert (Bill Jones) est âgé de 12 ans. À travers le garçon, il s’agit alors d’explorer les couches sociales moins aisées de l’époque, bien qu’on y retrouve aussi l’aristocratie avec la famille Allingham (équivalente des Crawley dans Downton Abbey si on veut). Le jeune garçon et ses proches sont là pour nous immerger dans la vie de ce village, ses différents habitants et lieux.

Un ton austère, soutenu par les couleurs grises de l’image, est posé pour symboliser la dureté de la vie, malgré le regard pourtant encore trop inexpérimenté que porte Bert sur le monde qui l’entoure. Cette approche ne va pas faciliter l’immersion dans le récit, surtout que The Village va commencer par exploiter des stéréotypes : le père alcoolique (John Simm), une mère timide (Maxine Peake) mais bien attentionnée, Bert qui s’éprend de la même demoiselle (Charlie Murphy) que son frère ainé Joe (Nico Mirallegro)…

Dès lors, l’épisode n’évite pas les écueils à travers des situations codifiées qui manquent régulièrement d’émotions ou de véritable tension dramatique. Cela rend encore plus difficile le travail effectué pour la construction des personnages pour briser en partie les apparences. Le père de Bert est l’un des rares à y parvenir, étant au départ présenté comme un homme porté sur la boisson et capable de violence pour révéler par la suite d’autres facettes créant une ambigüité bienvenue.

Il y a cependant la volonté d’offrir une peinture réaliste non dénuée d’intérêt, même si ce n’est bien entendu pas parfait (on peut se demander ce que fait la mère de Bert de ses journées). L’épisode nous montre alors l’école et le système éducatif (Bert est gaucher), des idéaux de l’époque (la nouvelle venue est une suffragette) ou tout simplement  les rapports sociaux entre les différents membres de cette communauté. Les multiples interactions aident à réellement donner vie à ce village et à y trouver ses marques.

Au final, The Village ne souhaite clairement pas embellir cette existence, mais l’explorer. Malgré une introduction qui souffre d’une exposition didactique rencontrant des difficultés à totalement donner corps aux sentiments de ses personnages, il en ressort un début de récit qui semble vouloir offrir avec ce village une épopée marquante et poignante.