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The Old Shows - Saisons précédentes Autres Pays Fais pas ci fais pas ça : une année mouvementée (saison 6)

Fais pas ci fais pas ça : une année mouvementée (saison 6)

fais pas ci fais pas ca saison 6 - Fais pas ci fais pas ça : une année mouvementée (saison 6)

Tiphaine et Christophe fondent une famille ce qui force les Lepic et les Bouley à se rapprocher, pour le meilleur comme pour le pire.

Cette année, c’est celle de la maturité pour Fais pas ci, fais pas ça. Elle atteint sa sixième saison, une longévité qui la pousse à évoluer, à se réinventer, à ne pas se reposer sur les mêmes gimmicks qui auraient tendance à tuer la fraîcheur de ses personnages à petit feu. Et on peut dire le cap est franchi avec réussite.

La saison commence sur l’emménagement de Christophe et Tiphaine ensemble, réunissant les familles autour de cet événement. Si tout semble bien se passer au premier regard, il ne faut que très peu de temps pour que tout se complique. Un mariage en perspective et un bébé en route plus tard, voilà les Bouley et les Lepic dans un nouvel affrontement.

Si la rengaine de la série autour des différentes méthodes d’éducation semblait s’essouffler dans les deux précédentes saisons, elle retrouve une seconde jeunesse ici. Les conflits changent parce que les problèmes changent : « petits enfants, petits soucis, grands enfants, grands soucis » comme on le dit chez Fabienne Lepic. Loin d’être pris à la légère, ce thème fil rouge de la saison nous fournira surtout des moments épiques comme la visite à Ikea de Fabienne et Valérie (et qui permettra à Yaniss Lespert de nous donner sa meilleure scène à ce jour). Même si cette grossesse et ce mariage ne s’éloignent pas des poncifs du genre, ils parviennent à divertir avec assez de subtilité pour n’y voir aucune redondance.

Les enfants grandissent et c’est aussi l’occasion d’une petite crise existentielle pour nos personnages. Alors que Renaud veut se sentir plus proche de sa famille en aidant Lucas puis Soline, il ne remarque pas que sa femme sombre petit à petit dans un ennui et une déprime. Valérie Bonneton peut nous faire passer des rires aux larmes en une scène et cette saison ne déroge pas à la règle. Même après six ans, elle continue à étoffer son personnage et nous offre le rôle le plus complexe et intéressant à suivre de la série.

Du côté des Bouley, c’est encore une fois plus inconsistant. L’errance professionnelle qui les colle aux pieds commence réellement à être redondante. Si le retour aux études de Valérie peut prêter à sourire, mais ne va pas plus loin, tout le temps passé au nouvel emploi de Denis ne sera seulement capitalisé que dans l’avant-dernier épisode, Love Coach. Zabou Breitman apporte toute la fraîcheur d’une guest star (toujours bien choisi), mais elle ne fait rire que lors de cet épisode parce que sortant de sa zone de confort. Il faudrait peut-être trouver autre chose à faire au couple qui peut parfois sembler de trop.

A côté de cela, il est temps de grandir pour tous les enfants. Si le parcours d’Eliott est bien trop stéréotypé, celui de Charlotte est tracé à la perfection. Son coming-out provoque un changement majeur dans sa vie, mais surtout dans celle de ses parents. Bien que le sujet ait déjà été abordé précédemment, il trouve ici sa place dans l’actualité et ne paraît pas inopportun dans le discours de sa famille (et les réactions). Cannelle Carré-Cassaigne a enfin de la place pour s’exprimer, ce qui bénéficie à son capital sympathie. En dehors de cela, Soline tombe amoureuse. Si cela peut paraître anecdotique, Tiphaine Haas fait tout pour que cela se remarque et il le fait plus que bien.

Le couple fraîchement installé doit, quant à lui, ne pas renouveler la déconvenue de l’an dernier. C’est bien heureusement le cas et les deux personnages abordent avec justesse et sans artifice leur futur rôle de parents. Il est plaisant de voir qu’une série grand public n’a pas besoin de rythmiques usées pour parler d’un thème ô combien utilisé. Leur évolution n’en sort que plus forte et c’est tant mieux.

À un certain degré, cette saison semble avoir été construite en deux parties : une première qui prépare les bases du mariage, les angoisses de chacun et lance toutes les intrigues et une seconde qui s’occupe de capitaliser sur ces diverses introductions. La deuxième partie en sortira grandie et nous donne à voir ce que la série a fait de mieux jusqu’ici. L’épisode du mariage est d’ailleurs la plus grande réussite de la saison, parvenant à jouer avec le casting récurrent, les guest stars, l’humour, la « mythologie » de la série et les larmes.

En bref, il me faudrait quelques pages de plus pour parler de cette saison tant elle a su garder le meilleur de son histoire pour gommer à quelques exceptions les problèmes qui la suivaient. Cette sixième saison est celle de la maturité : donner ce que l’on sait faire le mieux tout en récompensant son public pour son investissement et sa fidélité. Bravo et maintenant… À TABLE !