Chaque saison de 12 Monkeys est marquée par une nouvelle manière d’aborder le temps. À la tête de la série, Terry Matalas et Travis Fickett ne cessent de redéfinir les enjeux et la place de leurs personnages. Nous sommes en constante évolution, incapable de prédire dans quelle direction le récit va nous emmener. Le tout alors qu’une course contre le temps pour sauver l’humanité se poursuit.
Cette saison 3 de 12 Monkeys rend le combat plus que personnel, après avoir dévoilé à la fin de la saison 2 que le fils de Cole (Aaron Stanford) et Cassie (Amanda Schull) était leur ennemi. Les 10 épisodes découlent de cette révélation, confrontant les parents à un choix moral qui n’est pas inédit pour la série, mais qui prend une proportion particulière.
L’épidémie mortelle n’est jamais oubliée, mais cet évènement a vu sa place être redéfinie tellement les enjeux pour les personnages ont évolué. La famille est devenue un élément pivot de 12 Monkeys où chaque membre est connecté à la grande histoire qui se joue, celle-ci étant au fond simpliste sur un plan émotionnel.
Cela nous entraine dans des questions classiques du genre tel que l’inné vs l’acquis ou la place de la figure parentale dans l’existence de son enfant. Cependant, l’équipe de 12 Monkeys a toujours été fascinée par l’impact de l’enfant sur ses parents et elle ne s’éloigne pas du sujet, continuant à le creuser encore plus. La notion de sacrifice est omniprésente, de même que ce qui forge notre destinée.
Bien évidemment, c’est la partie temporelle qui donne au récit toute son envergure. Les voyages dans le temps rythment plus que de mesure les 10 épisodes qui ne cessent de prendre des tournants inattendus pour nous mener à des révélations imprévisibles. L’équipe créative ne laisse rien au hasard et 12 Monkeys s’affirment encore plus ici comme une de ses séries qui pourra bénéficier de revisionnages pour mieux voir tout ce qui a été tracé avant que cela ne se produise.
Le temps est non-linéaire, et l’on ne cesse d’en explorer les différentes périodes pour voir les rapports entre les protagonistes être modifiés et remis en cause. S’il fallait pointer un défaut à cette troisième saison de 12 Monkeys, celui-ci serait dans le traitement de Ramse (Kirk Acevedo) qui se révèle étrangement insatisfaisant.
Un sentiment qui ressort de par la maitrise narrative et l’inventivité dont fait preuve 12 Monkeys. Son mélange d’aventures et de romance fait des étincelles qui n’a en vérité d’égale que la capacité des scénaristes à exploiter les genres pour pimenter leur récit. Jennifer (Emily Hampshire) ne cesse quant à elle de prendre de plus en plus d’ampleur, et l’équipe de 12 Monkeys sait utiliser ses personnages avec habilité, ne craignant pas de s’éloigner d’un point de vue pour en favoriser un autre si l’histoire le requiert.
La série brille également par des choix de casting ingénieux qui rendent mémorables des personnages au temps de présence parfois limité et pourtant essentiel à l’intrigue.
Les scénaristes ont aussi l’intelligence d’injecter des pointes d’humour nécessaire au récit pour contrebalancer la tragédie qui se joue. Les introspections sont nombreuses, mais ne viennent jamais entraver le bon déroulement de l’histoire. Au contraire, le rythme ne se calme que très rarement pour laisser la place à des moments intimistes venant alléger la cadence et nous rappeler exactement pourquoi chacun fait ce qu’il pense qu’il doit faire.
Cette saison 3 de 12 Monkeys remplit toutes ses promesses, et même plus, grâce à un scénario intelligent, haletant et plein de surprises. Terry Matalas et Travis Fickett démontrent d’un bout à l’autre leur maitrise de leur ligne temporelle, de la psychologie de leurs personnages et du placement du twist pour aider l’histoire à toujours aller de l’avant.
Après une telle troisième saison, tout est donc en place pour nous offrir une quatrième et dernière saison plus que mémorable.
Déjà publié en juin, cet article est remis en avant à l’occasion de la diffusion de cette saison 3 de 12 Monkeys sur Sufy France chaque mardi à 22h25 à partir de ce 19 septembre.