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1864 : À l’aube de la Guerre des Duchés (Pilote)

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Certaines guerres sont plus importantes que d’autres dans l’histoire d’un pays. Avec 1864, la chaine danoise DR1 veut nous ramener à celle qui orienta le Danemark pour qu’il devienne ce qu’il est aujourd’hui. Gros budget à l’appui, cette série va ainsi nous entrainer dans la seconde guerre de Schleswig – ou la Guerre des Duchés.

Le pilote ne commence cependant pas par cela, même si la narratrice nous dit que c’est exactement dans cette direction que nous nous dirigeons et que presque tout le monde est destiné à mourir. Après tout, le Danemark a perdu et cela ne s’est pas fait sans qu’une goute de sang n’ait été versé, loin de là.

L’histoire de 1864 débute néanmoins un peu plus tôt, quelque temps après la signature du traité de Londres qui finalisait la première guerre de Schleswig. Les soldats sont de retour chez eux et l’on rencontre alors Peter, Laust et Inge, trois jeunes condamnés à vivre un triangle amoureux à la conclusion tragique. Le trio est au centre de ce récit, car la connexion émotionnelle avec ces personnages est clairement primordiale pour le scénariste, Ole Bornedal. Ce dernier n’a pas peur de tirer sur des cordes sensibles, de laisser les violons sortir et d’être manipulateur. Cela est rapidement évident, en particulier à l’aide de la voix off qui parait déterminée à nous prévenir qu’il va y avoir du mélodrame et des clichés tout au long du voyage.

Cette introduction pose donc le ton dans ce registre, mais cela est quelque peu diminué par le fait que 1864 ait attiré un casting de visages bien familiers (Sidse Babett Knudsen, Pilou Asbæk, Lars Mikkelsen, Nicolas Bro…) qui aident à s’immerger dans le show. De plus, il s’agit du drame le plus cher de l’histoire de la télévision danoise et cela se voit. Les images sont belles, tout comme les costumes et la musique. Cela invite indéniablement au voyage, même s’il apparait par moment que la forme surplombe le reste au point qu’elle devient une excuse pour le manque d’originalité des points de vue choisis pour narrer cette page d’Histoire.

Dans ce registre, il y a de quoi être un peu perdu quand on nous ramène de nos jours pour suivre la vie d’une adolescente qui n’est au premier abord pas connecté au reste. Dans une moindre mesure, les passages avec les politiciens cherchant à modeler l’avenir du pays sont également quelque peu confus.

Cela dit, il est question de faire de l’exposition et si le scénario a la main lourde pour nous signifier que la guerre est quelque chose d’horrible et qu’elle laisse des cicatrices au plus profond des hommes, une nouvelle se prépare et c’est vers elle que l’on se tourne.

Avec 8 épisodes au total, 1864 débute donc en cherchant avant tout chose à poser le contexte de son intrigue. Dommage que celle-ci se repose sur des ressorts trop évidents au niveau de l’exposition des personnages, mais il y a à côté une approche visuelle dépaysante. De plus, si les danois ont été très dérangés par les erreurs factuelles, cela ne devrait pas trop nous toucher en France, puisque ce bout de l’Histoire européenne est peu connu par ici. Il devrait donc être aisé de se laisser porter par le récit des 7 prochaines parties.

Arte lance ce jeudi 11 juin la diffusion de 1864 avec les trois premiers épisodes. La fin est ainsi fixée pour le jeudi 25 juin.