Liz trouve l’amour de sa vie, mais craint que la Comtesse le lui enlève. John pense devenir fou quand il découvre Alex et Holden dans leur cercueil.
Cette saison 5 d’American Horror Story a progressé jusque-là en développant des bouts d’histoires qui n’ont mené à rien et qui ont été abandonnés. Ils ont ensuite été ramassés plus tard afin d’obtenir une forme de progression. Pour certaines intrigues, cela reste anecdotique, mais d’autres ont évolué sérieusement. Cela ne donne cependant pas à l’ensemble une cohésion ni une direction.
Avec Room 33, de manière totalement aléatoire, les deux touristes suédoises du pilote sont de retour. Elles sont utilisées pour faire un point qui parait sur le moment totalement futile. Il faut dire que l’épisode hésite entre ce qui est éternel et ce qui n’est qu’éphémère – et comment gérer l’un ou l’autre.
Peut-être qu’il aurait été possible d’en tirer quelque chose de substantiel si le détective John Lowe n’était pas psychologiquement torturé. Il perd sa raison ou, du moins, il pense qu’elle lui échappe. Continuer à explorer cette voie nous éloigne de tout le reste ou nous en rapproche. C’est assez difficile à déterminer tant le scénario décousu peine à justifier pourquoi John Lowe en est là où il est à ce point de la saison. Si on comprend pourquoi Liz, Iris, Alex ou encore la Comtesse vivent à l’hôtel Cortez, rien ne parvient à expliquer pourquoi le détective y reste si longtemps, en particulier après son diner agité durant la nuit d’Halloween.
John Lowe est alors une distraction dans ce Room 33 qui tentait de nous raconter une tout autre histoire, celle d’une mère et du plus grand amour de sa vie, son bébé. Ils se sont rencontrés dans la cave de la célèbre Murder House – décors de la première saison de la série – et ils ne se sont plus quittés depuis.
Finalement, on s’intéresse donc à la Comtesse et cela méritait bien plus d’espace. Lady Gaga n’est pas Jessica Lange et pour l’imposer à la tête de la distribution, il aurait été nécessaire de montrer dès le départ que son personnage n’était pas qu’un concept superficiel. C’est ce qui commence à prendre forme ici, mais les scénaristes avancent en tâtonnant un peu trop, eux qui sont pourtant si prompts à ruer dans les brancards en d’autres occasions.
D’ailleurs, l’histoire entre Liz et Tristan s’inscrit dans ce genre d’approche narrative. Cela sort de nulle part et les développements sont précipités. Denis O’Hare nous livre depuis plusieurs épisodes une performance nuancée qui donne une réelle épaisseur à son personnage qui semble avoir encore tant de choses à nous dire – et c’est bien tout qui permet à la storyline de tenir la distance.
Le monde d’American Horror Story: Hotel est peuplé de figures dramatiques et d’acteurs de talent, mais la façon avec laquelle ils sont exploités est indéniablement contre-productive. Avec Room 33, la saison parait obtenir les éléments qui manquaient à son histoire, mais rien n’est moins certain, car tout ce qui est proposé ici pourrait bien être jeté par la fenêtre dans le prochain épisode au lieu de servir à construire une intrigue plus cohérente. C’est la véritable tragédie qui prend place à l’hôtel Cortez.