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Séries Dancing on the Edge : le succès ne tient qu’à un fil (série complète)

Dancing on the Edge : le succès ne tient qu’à un fil (série complète)

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Dancing on the Edge - Dancing on the Edge : le succès ne tient qu'à un fil (série complète)

Déjà publié en 2013, cet article sur Dancing on the Edge est aujourd’hui remis en avant à l’occasion du début de la diffusion de la série sur France Ô ce samedi 10 novembre 2016 à partir de 21h00.

Scénariste et réalisateur de renom anglais, Stephen Poliakoff marquait son retour sur le petit écran britannique avec Dancing on The Edge – qui est aussi sa première série en 5 épisodes. Celle-ci nous plonge dans le Londres des années 1930 aux côtés d’un groupe de musiciens noirs, Le Louis Lester Band, qui va s’imposer dans le milieu aristocratique avec l’aide du critique musical Stanley Mitchell et trouver un temps la gloire avant d’être frappé par un drame qui menace de tout faire s’écrouler autour d’eux.

S’amorçant au départ avant tout comme un period drama social, Dancing on the Edge évoluera progressivement pour entretenir un mystère policier à l’efficacité discutable – outil scénaristique pour entrainer l’écroulement du monde du groupe de jazz.

Néanmoins, il s’agit avant tout d’une série qu’on pourrait dire d’ambiance, que ce soit visuel ou sonore. Point de reprise pour Le Louis Lester Band, bel et bien des compositions originales signées Adrian Johnston avec un casting choisi en conséquence. Chiwetel Ejiofor (The Shadow Line) est le leader et pianiste du Louis Lester Band, avec à ses côtés Angel Coulby (Merlin) et Wunmi Mosaku (Moses Jones) en chanteuses ; les autres musiciens seront sur l’ensemble, très en retrait. Le résultat est sans conteste impressionnant (bien que n’étant aucunement spécialiste du genre, loin de là) et les morceaux du groupe rythment merveilleusement les épisodes.

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Les décors et les costumes sont quasiment tout aussi fascinants, avant tout grâce à la mise en scène de Poliakoff dont la caméra parait occasionnellement totalement amoureuse de son sujet au point d’envouter. La série, bien que possédant ses faiblesses techniques, délivre aussi des plans qui subjuguent résultant en des instants de flottements où l’image prend le dessus sur l’histoire.

C’est là que Dancing on the Edge se perd malheureusement. En réalisateur, Poliakoff soigne sa copie au point qu’il semble par moment en oublier son histoire. Le scénariste qu’il est se montre avant tout consumé par les thématiques de son œuvre ; entre les différences sociales et ethniques, il passe plus de temps à articuler des situations pour signifier son propos que pour aborder une exploration plus psychologique pour ses personnages. C’est donc aux acteurs –  avec en tête Ejiofor, Matthew Goode ou encore Jacqueline Bisset – d’essayer de faire ressortir les multiples dimensions de leurs rôles, les occasions pour le faire sur papier étant limitées. À force de progression, beaucoup auront tendance à se répéter, se voyant rarement offrir le matériel pour dévoiler plus de leur personne. De plus, certaines lignes de dialogues rendent l’exercice plus compliqué, tout particulièrement vers la fin de la série où des situations sont poussées pour tenter de faire un point ou pour faire émerger une émotion – mais cela est peu efficace.

Pour donner corps à sa partie policière, Poliakoff créera en plus des scènes qui se veulent légèrement déroutantes ou trop forcées sans que cela fonctionne réellement. Le coupable n’est pas un véritable mystère et, de ce fait, on peut se demander pourquoi avoir développé tant de moments en partie cryptiques (sans vraiment l’être) qui n’apporteront quasiment rien aux personnages au final.

Dancing on the Edge  se révèle trop longue, perdue dans des contemplations et des constats sociaux non dénués de valeur, mais sans force émotionnelle. L’absence de subtilité narrative est un frein à l’immersion dans la série pourtant techniquement plus que séduisante. Il en ressort une œuvre aux qualités techniques indiscutables, mais qui ne réussit pas à fasciner.

Vous pouvez vous procurer la soundtrack de la série en cliquant ici.