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Séries Glee Glee : La politique du non-évènement (5.09 à 5.12)

Glee : La politique du non-évènement (5.09 à 5.12)

Glee 1001 - Glee : La politique du non-évènement (5.09 à 5.12)

Alors que les Nationals approchent, signifiant également la fin du lycée pour les derniers membres historiques du Glee-Club, la chorale de McKinley High, se doit de remporter le trophée si elle ne veut pas disparaître. L’occasion « rêvée » de fêter le 100ème cours de Will…

Et s’il n’y avait plus rien à sauver dans Glee ?  Hormis Jane Lynch, toujours impeccable, rien de ce qui se déroule dans ces quatre derniers épisodes ne relève de la surprise totale. Rachel fait sa diva, Santana sa mesquine, les vieux élèves du glee club ne veulent pas se dire au revoir, Will s’interroge et les autres… Sur le tableau des idées dans la salle d’écriture de la série, les juniors ont disparu depuis bien longtemps – et comme le reste de la saison devrait se dérouler en très très grande majorité à New York, pourquoi s’embêter à faire semblant ?

La série n’a de toute façon jamais été capable de relier finement ses deux pôles géographiques au sein d’un même épisode. Frenemies (5.09) et Trio (5.10) jouent donc l’alternance : ce sera Santana et Rachel dans le premier, et Blaine, Sam et Tina dans le second. En ne donnant qu’un rôle plus que minime au reste du casting, Glee semble donc décidé à ne s’intéresser qu’à ses membres historiques (et encore, pas tous) sans ménager les effets que cela aura sur les nouveaux. La défaite aux Nationals amorce donc un virage particulièrement dangereux : la disparition du glee club et avec lui des jeunes. Les dix épisodes – et à plus long terme la saison d’après – à venir laissent donc perplexe quant à l’orientation que va prendre le show.

Les Nationals, supposé point d’orgue d’une saison de chorale, n’offrent ici qu’un spectacle terne et prévisible, sauvé il est vrai par la performance des Throat Explosion (toujours à mi-chemin entre le spectaculaire et le grotesque, et donc assez fascinants). La deuxième position des New Directions permet de bien appuyer la situation catastrophique de ce résultat, entre le départ de Blaine et consorts et l’annihilation du club par la principale/dictatrice de McKinley.

C’est donc dans cette fausse déprime que débute ce qui aurait dû être un moment joyeux et/ou singulier pour une série qui franchit ce cap fatidique. Synonyme d’usure et d’inintérêt total dans Glee, ce centième épisode, malgré la présence de Kristin Chenoweth et Gwyneth Paltrow (irréprochables toutes les deux), ne sert qu’à rassembler les –encore une fois – vieux élèves pour leur faire faire un dernier (avant le prochain) tour de piste. Même Britanny, Puck et Quinn ont fait le déplacement, pour des histoires sympathiques, mais qui chantent toujours la même chanson : celle de l’importance du lycée dans la construction d’un individu. Certes, mais l’épisode, sous couvert de jouer avec des amours populaires auprès des fans lors des premières saisons, se pâme d’un aspect légèrement réac’ en affirmant que ces personnages qui ont vieilli et mûri ne sont finalement que d’éternels adolescents qui doivent regarder dans le passé pour être heureux. D’habitude progressiste, Glee tient avec Britanny/Santana et Quinn/Puck de bien mauvaises idées…

100 est d’ailleurs là pour nous montrer frontalement que ces personnages ont pourtant grandi et pour constater, par exemple, combien les costumes de cheerleaders ne vont plus à Santana, Quinn et Britanny sur le Toxic de Britney Spears. La mise en scène de ce numéro met bien en avant leur silhouette de femme et non plus de fille. Une réelle erreur d’écriture qui gêne profondément la vision de ce dernier épisode. Même la feel-good song du siècle de Pharell Williams pour conclure ce 100 ne parviendra pas à nous redonner le sourire.

En dehors de ce tableau noir, reste plusieurs passages qui méritent le détour, et ils sont liés à Finn. La disparition de l’acteur aura au moins permis à la série de toucher à quelques moments de grâce. Mike O’ Malley et Romy Rosemont sont toujours parfaits dans City of Angels (5.11), au moment des Nationals, et réussissent à injecter un peu de finesse et d’émotion – non feinte cette fois-ci. De même, les larmes de Rachel à la fin de 100 au moment du discours de Will semblent bien dépasser le cadre du jeu d’acteur.

Il semblerait à partir d’ici que Glee va tourner une page. « Fin » du glee club, départ des derniers doyens de la chorale : La mise en place de la suite s’avère bâclée et brouillonne. Si le show n’a plus grand-chose à dire depuis longtemps, il est arrivé à un stade clé de sa vie, où, avec à priori une trentaine d’épisodes (si Fox ne réduit pas la commande avec ces dernières audiences catastrophiques) avant sa conclusion, il serait grand temps de prendre des décisions radicales, mais salvatrices. Le repositionnement « total » à New York et la présence « exclusive » des anciens en est-elle une ? Réponse très vite.