Owen se bat du mieux qu’il peut pour assurer l’avenir de l’hôpital et doit refuser une opération qui pourrait sauver la vie d’un enfant. Alex et Jo travaillent ensemble sur un bébé qui doit subir une intervention chirurgicale, alors qu’April demande des conseils à Avery.
La crise financière de l’hôpital dans Grey’s Anatomy est une épreuve pour tous les médecins, mais cela en est une tout particulièrement pour Owen qui porte sur ses épaules la responsabilité du crash et celle de réussir à sauver le Seattle Grace coûte que coûte. Voilà maintenant que le show se met à complexifier de nouveau – temporairement ou non – sa relation avec Cristina (difficile de savoir comment il va prendre la vérité), autant dire qu’il est difficile de ne pas compatir à son sort. Il se retrouve à prendre un nombre incalculable de décisions compliquées et il le fait en plus sans jamais vraiment avoir le droit à occuper les devants de la scène.
C’est en fait Meredith, Derek, Callie, Arizona et Cristina qui sont au cœur de l’histoire, car ils pourraient bien avoir la solution pour sauver comme il faut l’hôpital. Bien entendu, ce n’est pas une décision aisée à prendre, comme l’expose parfaitement Arizona. À l’image de Cristina, l’épisode est là pour les montrer progressivement évoluer dans leurs positions grâce à ceux qui les entourent. Voyant ce qu’il y a à perdre, elles savent qu’il y a des choix drastiques à faire. Comme il l’a déjà été dit, le Seattle Grace est un peu comme une famille pour eux ; c’est aussi un lieu symbolique où leurs vies se sont déroulées et qu’il faut sauver pour ne pas se perdre en cours de route – ce qui est signifié explicitement par Bailey.
Cela n’empêchera pas quelques dommages collatéraux, de même que cela devrait changer la dynamique en place. La série prend donc une direction qui offre des possibilités de développements intéressantes ; si jusque-là, cela n’était pas très bien amené, Hard Bargain, en se collant à des détails plus juridiques, donne une consistance au rachat de l’hôpital qu’il manquait un peu du côté des chirurgiens. Tout concrétiser s’annonce éprouvant – et pour le coup, soudainement plus palpable et passionnant.
Tout cela continu de se mettre en place progressivement. En parallèle, les autres médecins font leur travail et vivent leur vie, à l’image de Jo et Alex et April et Avery. L’angle sentimental domine au détriment des patients, principalement pour les premiers. L’épisode joue vaguement sur les apparences et sur l’idée des deux couples. Dans le cas de Jo et Alex, la série semble y aller doucement, bien qu’encore indécise sur ce qu’elle doit faire. Tant qu’elle n’a pas fait le grand saut, elle peut reculer. Il s’agit donc de confronter Alex à cette possibilité et s’il souhaite ou non changer sa relation avec Jo. Pour April et Avery, il faut reconstruire une amitié qui est destinée à être toujours teintée du souvenir d’une romance qui pourrait bien refaire surface. Seulement, si celle-là doit réapparaitre, ce sera certainement une fois que Kepner aura sentimentalement mûri – ce dont elle a grandement besoin. Étrangement, alors qu’Avery et April ensemble n’ont pas donné de bonnes histoires, les revoir ici laisse entrevoir un nouvel avenir pour eux, surtout que l’ambulancier se révèle plutôt fade ; pour sa défense, il est presque comme un simple accessoire au service de la doctoresse, peu aidé par le fait qu’on ne sait strictement rien de lui.
Au final, Grey’s Anatomy délivre un épisode qui se montre bien mieux dosé que les précédents, malgré le fait que les intrigues secondaires peinent à captiver. Cependant, les enjeux autour du rachat de l’hôpital sont largement suffisants pour passer outre, surtout que cela prend le tournant attendu ici et que cela tient ses promesses.