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Séries Hannibal Hannibal : Bonsoir, Antipasto ? (3.01)

Hannibal : Bonsoir, Antipasto ? (3.01)

Hannibal Saison 3 Episode 1 - Hannibal : Bonsoir, Antipasto ? (3.01)

Après un passage à Paris qui lui a assuré une position professionnelle, Hannibal et Bedelia s’installent à Florence. Là, une visite inattendue vient mettre en péril leur situation et Bedelia s’inquiète des actions qu’Hannibal s’apprête à prendre.

À ses débuts, Bryan Fuller lutta visiblement beaucoup avec lui-même pour tenter de faire d’Hannibal une série plus conventionnelle qu’il ne voulait qu’elle le soit. L’histoire avançant, il laisse maintenant son œuvre évoluer selon ses propres règles.

Dans ce sens, il n’est pas surprenant que reconnecter avec Hannibal et Bedelia après qu’ils aient quitté les États-Unis nous entraine dans une zone où allégorie et réalité ne cessent de se heurter violemment. Tout est alors question de contexte, non pas pour resituer l’intrigue dans sa nouvelle conjoncture, mais pour aider à comprendre la dynamique qui existe dans ce couple improbable.

Bedelia : I still believe I’m in conscious control of my actions. Given your history, that’s a good day.

Will Graham n’est donc pas présent. Physiquement du moins, car sa présence est clairement attendue et les quelques évocations de son nom ne font qu’amplifier le poids de son absence au point de lui fournir une certaine forme de représentation. Il faut dire qu’Antipasto jongle tellement entre différents plans de conscience que le rêve et le flashback s’affirment autant que la réalité comme étant narrativement primordiaux.

Dans ce sens, retrouver Vincenzo Natali derrière la caméra est indiscutablement un des points forts de ce season premiere – et il occupera le poste pendant au moins deux épisodes encore. Sa maitrise de l’univers visuel d’Hannibal a déjà par le passé permis de développer le style du show dans une direction où la beauté des images dépasse une simple fonction esthétique. Une thématique qui est d’ailleurs abordée par Bedelia, comme si elle cherchait à nous faire noter que l’évolution créative de la série ne fait que suivre celle de son sujet central.

Mads Mikkelsen conserve toujours sa faculté à fasciner avant même de nous avoir donné une raison de le faire. Avoir cette voix supplémentaire à ses côtés pour nous permettre de ne pas simplement nous noyer dans la vision qu’il nous offre est indiscutablement intrigante. Sans Will Graham, il nous fallait quelqu’un d’autre pour nous servir d’intermédiaire. C’est là que réside donc la principale fonction de Bedelia, mais cela ne veut pas dire qu’elle n’a pas le droit d’exister en tant que personnage. Bien au contraire, et ce qui n’était qu’évoqué auparavant à son sujet prend à présent corps pour qu’on apprenne à mieux la comprendre.

Antipasto est ainsi un point d’entrée assez captivant dans cette troisième saison, mais son but n’est pas d’annoncer un nouveau commencement, mais plus de poser les bases pour une conclusion. L’idée qu’Hannibal est condamné à se faire arrêter ne cesse de revenir par l’expression du subconscient du tueur, comme s’il jonglait lui-même avec cette inévitabilité qu’il repousse pour le moment.

Nous savons que Will l’appréhendera, mais pas tout de suite. Cette saison 3 d’Hannibal ne fait que commencer et, plus que jamais, la série embrasse son style sans négliger son propos, cherchant toujours à explorer l’horreur dans la psyché de ses personnages pour mieux expliquer sa représentation physique. En tout cas, Antipasto est une reprise qui est à la hauteur de ce que l’on pouvait en attendre et qui ouvre une fois de plus l’appétit plus que de raison.