Après avoir mis fin à ses problèmes avec Miami, Raylan Givens se retrouve de nouveau impliqué malgré lui dans des conflits prenant place dans le comté d’Harlan. Winona quitte son mari pour retourner avec Raylan.
Suite à la conclusion sanglante de la première saison, Raylan Givens est de retour là où on l’avait laissé, mais, avant de partir sur autre chose, il va s’occuper de mettre un terme à tout ce qui restait en suspens.
Fini la mafia de Miami qui lui court après, et fini la famille Crowder. Enfin, pour un temps seulement, car Boyd tentera peut-être de se tenir dans le droit chemin, mais son passé et sa nature profonde iront contre tout le bon sens qui l’habite.
En tout cas, tout ce qui est arrivé a changé Raylan. Il n’est pas question qu’il se retrouve avec autant de paperasserie à l’avenir, donc il se retient de tirer sur tout ce qui bouge. Bonne nouvelle pour Art qui en a un peu marre de son Marshall et des problèmes qu’il n’arrête pas de générer.
Quoi qu’il en soit, Justified a peut-être des personnages qui tentent de changer, ça ne veut pas dire qu’elle est elle-même en pleine mutation. Suivant la construction de la première saison, la seconde va démarrer doucement, enchainement passablement des épisodes stand-alone, tout en installant les bases d’une storyline feuilletonante qui décollera dans la seconde partie.
Là, après les Crowder, on nous introduit les Bennett, un clan de criminels qui sévit depuis des générations dans le comté d’Harlan, et qui est aujourd’hui dirigé d’une main de fer par Mags, une matriarche peu commode et ambitieuse. Histoire de ne pas juste faire de la redite, on nous injecte au milieu de tout ça quelques diversions, la principale étant articulée autour d’une société minière qui veut étendre son activité dans la région.
Mais il y a beau avoir des variations, cette seconde saison va peiner à réellement se démarquer de la première, souffrant même d’avoir des nouveaux personnages qui ne paraissent jamais être vraiment exploités au maximum de leur potentiel. Raylan joue le jeu, essayant de provoquer les étincelles qui mettront le feu aux poudres, mais cela finit par se traduire en une longue préparation tellement explicite qu’au moment où les évènements les plus majeurs surviennent, la surprise n’est pas au rendez-vous.
C’est d’ailleurs là le plus gros problème de cette saison, cette façon de systématiquement rejeter la spontanéité au profit de mises en place qui s’étirent toujours légèrement trop. Dans cet esprit, la relation entre Boyd et Ava va tarder à se concrétiser alors que la finalité était évidente dès le départ. Idem pour tout ce qui tourne autour de la famille Bennett. Raylan a par contre de la chance, car il ne sert finalement qu’à tenir tout le monde en laisse et le rôle majeur que prend désormais Winona dans sa vie ne sera que rarement remis en cause.
Au milieu de tout ça, on oublierait presque le bureau du Marshall, mais Art a tout de même droit à un épisode qui le met en avant, tandis que Rachel et Tim, en revanche, ne seront malheureusement pas plus utilisés que durant la première saison.
Au final, même si elle possède ses moments forts, cette seconde fournée n’a fait que capitaliser sur des routines déjà bien exploitées par la série. Au lieu d’entrainer leur show plus loin, les scénaristes de Justified ont préféré jouer la sécurité et délivrent une saison 2 qui est trop hésitante et qui manque d’ambitions.
Cet article a originellement été publié le 9 mai 2011.