En ces temps politiquement tumultueux, une série comme Madam Secretary doit sans cesse naviguer entre les embûches pour délivrer ses messages sans tomber dans des pièges faciles qui pourraient la plonger dans le registre de la parodie ou de la propagande. Cela était bien plus évident quand elle débuta il y a 6 saisons, mais ce n’est clairement plus le cas. Néanmoins, elle s’en est relativement bien sortie.
Sa sixième et ultime saison n’a pourtant pas été pensée pour simplifier les choses. On terminait la cinquième avec Bess (Tea Leoni) qui annonçait sa candidature à la présidence. Quand on se souvient des deux dernières saisons de The West Wing, la perspective d’avoir la chronique d’une campagne présidentielle américaine aujourd’hui avait quelque chose d’enthousiasmant. Ce n’est cependant pas la route choisie, probablement parce que CBS a décidé d’annuler la série et de ne commander que 10 épisodes. On ne peut pas blâmer Barbara Hall de préférer entrainer son show dans une situation plus stable afin de pouvoir la conclure de façon satisfaisante.
Ainsi, quand la dernière saison débute, Madam Secretary est maintenant Madam President. Cela s’accompagne de changements au casting qui sont rapidement oubliés grâce à la place prépondérante qui est donnée à Mike B (Kevin Rahm) et au retour de Russell Jackson (Zeljko Ivanek) au poste du chef de cabinet de la Maison-Blanche. Bess est définitivement bien entourée.
Dans son bureau tout du moins, car tout le monde veut sa tête à l’extérieur. Sans trop de surprises, la série s’aventure dans une storyline inspirée par la réalité, utilisant un sénateur assoiffé de pouvoir (Wentworth Miller) comme point d’entrée dans une intrigue menant à une procédure d’impeachment.
Madam Secretary a toujours cherché à injecter de la réalité dans sa représentation souvent trop idéaliste de la politique américaine. Elizabeth McCord s’en sort toujours, parce qu’elle a des principes et les suit. C’est une personne honorable et c’est surement pour cela qu’elle a n’a jamais été prétendue être une véritable politicienne. Elle donne corps à une idée qui est irréalisable, malheureusement.
Dans cette saison 6, on ne doute pas qu’elle s’en sortira, car la série n’allait pas se débarrasser de son optimisme et de son discours sur la justice à la dernière minute. Son attachement à ses valeurs a pu être dépeint comme étant de la propagande américaine basique au point de départ, il est devenu presque surréaliste dernièrement, rendant la série légèrement utopique.
Quoi qu’il en soit, les McCord continuent à mener les bons combats avec énergie et bon sens. Dix épisodes étaient indéniablement trop courts pour ce qui aurait pu être le début d’une nouvelle série qui avait clairement le potentiel de durée elle-même 6 saisons, mais l’esprit de Madam Secretary est donc là, intact jusqu’au bout, nous entrainant ainsi à une fin heureuse.
Peut-être que nous ne vivons pas dans un monde où Elizabeth McCord aurait eu la moindre chance de devenir Présidente et de changer les choses pour le mieux, mais cela n’a pas empêché Madam Secretary de nous offrir un gout de ce que cela pourrait donner. Après six saisons, c’est une bonne façon d’en finir, avec de l’espoir et du sourire. Cela contrebalance le regret de voir partir une série de bonne facture qui aurait mérité de se poursuivre encore un peu.