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Nurse Jackie : de l’addiction à la révolution (saison 4)

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De grands changements sont au programme pour Jackie. Maintenant séparée de Kevin, et ayant touché le fond, l’infirmière comprend qu’elle a besoin d’aide et part en cure de désintoxication. Pendant ce temps, l’hôpital All Saints est repris par une corporation et le nouveau directeur Mike Cruz opère des changements au sein du personnel. Kevin réagit violemment lorsqu’il apprend la vérité au sujet de Jackie et Eddie. Enfin, O’Hara est enceinte.

Arrivée en saison 4, Nurse Jackie fait peau neuve et cela ne pouvait pas mieux tomber. En effet, même si elle conservait un capital sympathie indéniable, la comédie noire de Showtime commençait sérieusement à se répéter et il était grand temps pour elle d’évoluer. Après trois ans de mensonge sur mensonge pour couvrir une addiction aux pilules de moins en moins discrète, Jackie est donc déterminée à se désintoxiquer. Il faut dire que se retrouver avec un junkie mort dans le salon, ça a le mérite de réveiller.

En tant que spectateur, on était en droit d’accueillir la nouvelle avec scepticisme et appréhension. Scepticisme, tout d’abord, car ce n’est pas la première fois que Jackie nous fait le coup de la « sobriété ». De plus, nous la connaissons peu réceptive à toute forme d’autorité, quelle qu’elle soit. Deuxièmement, l’appréhension venait – elle – du fait que Nurse Jackie était solidement ancrée dans sa routine gentiment ronronnante. La structure de la série allait-elle pâtir de ce revirement à 180° ?

Heureusement, la réponse est non. Au contraire, Nurse Jackie semble trouver une seconde vie maintenant que son héroïne est sobre. Dans un premier temps, la cure en clinique sert de transition entre l’ancienne vie de Jackie et la nouvelle, mais aussi entre ce qu’était la série avant et ce qu’elle est maintenant. Sa guérison passera par une amitié avec Charlie, un junkie de 17 ans. Face à ce garçon déjà ruiné par l’existence, les mensonges et les ruses d’autrefois laissent peu à peu la place à une détermination sans faille. Jackie en aura d’ailleurs bien besoin pour affronter un divorce sanglant avec un Kevin blessé. L’ironie du sort est tout de même bien cruelle avec notre héroïne.

Rien ne va plus non plus du côté d’All Saints. Exit la bienveillante Akalitus, Mike Cruz (Bobby Cannavale) devient le nouveau directeur et il est déterminé à faire régner l’ordre et la discipline. Il est le nemesis le plus coriace que l’infirmière ait affronté jusque-là, car ils sont au fond très similaires. Le développement du médecin sera cependant inégal, les scénaristes rechignant à en faire un méchant de cartoon, mais ne nuançant son autoritarisme forcené que trop sporadiquement. Un twist futé viendra lier les deux ennemis de façon ingénieuse, ce qui donnera à la fin de saison des allures de tragédie shakespearienne.

Plus que jamais, cette saison donne l’occasion à Edie Falco de montrer la grande qualité de son jeu d’actrice. Tantôt abattue, tantôt combative, tantôt soumise, l’équipe créative n’épargne pas leur héroïne et Falco ne manque pas une seule note. Il y a quelque chose d’enivrant à regarder cette femme, affaiblie par sa lutte contre ses propres démons, continuer à se battre et finalement révéler une personnalité de leader révolutionnaire, jusque-là enfouie sous les pilules.

Que l’on se rassure néanmoins, il y a certaines choses qui ne changeront jamais. Je fais bien sûr référence au personnel d’All Saints, Thor et Zoe en tête. Cette dernière emménage d’ailleurs avec Jackie, ce qui est probablement la meilleure colocation télévisuelle de tous les temps. De son côté, O’Hara est toujours là où on ne l’attend pas puisqu’elle est enceinte. En dépit de sa nonchalance habituelle, la meilleure amie de Jackie découvre les inquiétudes inhérentes à la maternité. Et qui de mieux pour l’épauler que le grand enfant d’All Saints, j’ai nommé Coop ?

En résumé, avec cette saison 4, Nurse Jackie réussit sa transition dans une nouvelle phase de son existence. « Guérir » Jackie était un risque à prendre et celui-ci s’avère payant, car les scénaristes ne perdent pas de vue qui est leur héroïne. Sa sobriété nouvelle fait simplement éclore des traits de personnalité latents chez l’infirmière. Certes, en grandissant, la série perd un peu de son aspect corrosif, mais ce n’est que pour mieux exacerber l’humanisme dont font preuve les infirmiers et infirmières de l’hôpital All Saints, Jackie en tête.

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