Les histoires de rebelles ne manquent pas, en particulier à la télévision américaine. Avec Outsiders, WGN America ne cherche visiblement pas à suivre les sentiers battus du genre, mais le principe reste le même. Nous avons un groupe de personnes qui défient les conventions de la société pour vivre selon leurs propres règles.
Cela va pourtant bien plus loin que cela avec le clan Farrell. Ces occupants d’une montagne du Kentucky ne sont pas des rebelles comme les autres. Ils mènent réellement une existence en dehors des limites, survivant en suivant non seulement leurs traditions depuis des générations, mais également en se battant pour elles.
Bien entendu, Outsiders n’aurait aucun intérêt s’il était simplement question d’accompagner des personnages s’affairant à accomplir leurs tâches quotidiennes dans une montagne. Il ne faut pas longtemps pour que ce pilote nous montre que les temps changent et que les Farrell doivent reconnecter avec la civilisation avant que celle-ci ne les rattrape réellement.
Cette série créée par Peter Mattei s’affirme alors étrangement dans la continuité de Sons of Anarchy – ce qui est aidé par la présence de Ryan Hurst au casting. Néanmoins, les Farrell ne sont pas à proprement parler des criminels pris dans une tragédie shakespearienne. Ils incarnent une culture et revendiquent leur droit de vivre libre comme ils l’entendent.
Dans ce sens, Outsiders débute en illustrant sans tarder le fait qu’elle compte nous parler de la société américaine en montrant combien son système économico-social n’a de poids que si tout le monde choisit de jouer le même jeu.
Ce pilote insiste bien sur ce qui sépare les occupants de la montagne. Sur ce qui fait qu’ils ne sont pas une milice séparatiste, mais bien les représentants d’une réelle culture. La série parait destinée à livrer de la violence, mais pose un contexte pour la justifier. De même, il apparait clair que le scénariste cherche à mettre en perspective les notions de liberté, de famille et d’appartenance.
Cela dit, si Outsiders se présente dès ce pilote avec un propos à développer, elle montre également qu’elle est surtout là pour nous parler de personnages plus compliqués qu’ils en ont l’air qui veulent des choses bien différentes et devront se battre pour les obtenir.
Le potentiel est en tout cas bien présent, appuyé par un casting de visages familiers qui aide à connecter rapidement à cet univers rustre. Nous n’évitons pas quelques clichés et certains évènements sont poussivement amenés, mais si l’ensemble ne transpire pas la finesse en continu, le show affirme une identité forte qui a de quoi intriguer.
Dans ce sens, Outsiders débute en divertissant suffisamment pour que son léger manque de sophistication ne s’impose pas comme un handicap, mais comme pouvant être une force dans certaines limites. Ce premier épisode présente en tout cas quelque chose de différent qui prend place dans une conjoncture offrant des possibilités intéressantes.