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Séries The Catch : Une arnaque mal foutue, mais divertissante

The Catch : Une arnaque mal foutue, mais divertissante

the catch saison 1 mireille enos - The Catch : Une arnaque mal foutue, mais divertissante

De la romance compliquée, des retournements de situations et quelques cadavres semés au fil de la saison. Même si elle le voulait, The Catch ne pourrait pas dissimuler le fait qu’elle est une production Shondaland, s’inscrivant dans la lignée de Scandal et How to Get Away With Murder.

Diffusée en France sur Canal+, cette création de Kate Atkinson, Helen Gregory et Jennifer Schuur nous introduit dans le pilote à Alice Vaughan (Mireille Enos), une détective privée qui est victime de fraude. Celui qu’elle appelait Christopher et qu’elle pensait être son fiancé se révèle être un arnaqueur et elle est bien déterminée à lui mettre la main dessus après ce qu’il lui a fait.

Ce qui s’annonçait alors comme un classique jeu du chat et de la souris va cependant prendre une autre direction, pour le meilleur et pour le pire.

Anderson/Vaughan Investigations, une agence peu fiable

Là où Pope & Associés déplaçait des corps pour servir leur client, Alice Vaughan et sa meilleure amie et partenaire d’affaires Valerie Anderson (Rose Rollins) ne mènent pas leur business avec la même détermination.

Si The Catch nous dit qu’Alice est censée être la meilleure (c’est une héroïne du Shondaland), tout ou presque nous crie le contraire – spécifiquement la gestion de son entreprise. Après quelques épisodes, on est en droit de se demander comment leur agence tient-elle encore debout et comment ont-ils des clients ?

À plus d’une reprise, les deux femmes vont choisir de trahir leurs clients. C’est toujours présenté comme ce qu’il y a de mieux à faire sur un plan moral, mais les répercussions économiques ne sont pas le moins du monde évoqué.

Qui plus est, une grande partie de leur travail repose avant tout sur les talents de hackeuse de Sophie (Elvy Yost) qui sert à l’occasion d’avocate. Aussi inexpressive que talentueuse à pénétrer n’importe quel système informatique, Sophie est une tragique facilité scénaristique, l’illustration que personne n’a envie de passer trop de temps à s’intéresser au client de la semaine.

En vérité, l’équipe créative ne sait pas comment gérer cette partie du show, allant même jusqu’à nous coller une romance ennuyeuse à mourir entre Sophie et son collègue Danny qui sera développé au fil des épisodes de la pire manière qui soit. L’alchimie entre les deux acteurs est inexistante et cela affaiblit l’intérêt qu’on pourrait presque avoir pour eux. Sans compter la chute à faire hurler, tellement elle est mauvaise.

Des arnaqueurs charmeurs

Cette saison 1 de The Catch s’affirme bien plus dès que l’on se tourne vers nos arnaqueurs. Si Christopher/Ben (Peter Krause)  s’est épris d’Alice, elle était au départ une arnaque qu’il devait exécuter pour un groupe puissant.

C’est dans le développement de son environnement criminel que cette première saison de The Catch se distingue. Elle se démarque des autres séries du Shondaland de par son ton qui se veut plus décontracté, même lorsque les cadavres commencent à s’aligner.

Il peut en ressortir un certain manque de tension, mais les enjeux reposent avant tout sur l’excitation de mener le jeu, de duper son adversaire, de voir les meilleures cartes passer d’une main à l’autre.

Coincé entre son allégeance à une famille de criminelles et son amour pour Alice, Ben est avant tout là pour faire le pont entre les deux univers. Ces collègues et amis – au départ Margot (Sonya Walger) et Reggie (Alimi Ballard) – sont alors ceux qui donnent aux scènes leur énergie et apportent les vrais twists.

La série excelle dans ses choix d’acteurs, profitant du fait que la famille criminelle en question nous vient d’Angleterre. The Catch prend donc un premier tournant à sa mi-saison avec l’arrivée du fameux Benefactor joué par John Simm (Doctor Who, Mad Dogs) qui permet un temps de créer un nouveau danger. Lesley Nicol (Downton Abbey) en tant que matriarche à la tête du groupe vient quant à elle dynamiser le final. On peut ajouter également l’introduction de Nia Vardalos dans la peau d’une faussaire qui offre quelques moments d’humour particulièrement inspirés.

Une romance qui fait évoluer le jeu

Avec ses 10 épisodes, cette première saison de The Catch a le mérite de ne pas perdre de temps. On peut même reprocher aux scénaristes d’aller beaucoup trop vite lorsqu’il est question de la romance entre Alice et Ben qui approche de manière que superficielle les blessures de l’investigatrice causée par les mensonges de l’homme qu’elle aime.

Ben est déterminé à lui prouver qu’il est prêt à tout pour elle, jusqu’au twist de la fin de saison, mais cela n’est possible que parce qu’Alice est passée outre la trahison pour mieux retomber dans ses bras dès que l’occasion lui est offerte – ou presque.

Cela a au moins le mérite de faciliter la création de retournements de situations qui, sans bousculer les rapports de force de manière brutale, permet régulièrement de créer de nouveaux conflits et différents obstacles à surmonter qui pimentent comme il se doit l’intrigue.

*

Au sein de sa saison 1, The Catch nous a donc entrainés dans un univers qui se veut à la fois dangereux, mais exaltant. Tirant son inspiration des histoires d’arnaques et de braquages, la série possède une énergie qui permet d’enchainer les épisodes avec facilité malgré un scénario qui manque de maitrise et des personnages secondaires peu développés. Des points que la série pourra essayer de rectifier dans la saison 2 qui a été commandée.