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The Tudors : Retour sur le règne d’Henri VIII

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the tudors serie 2007 - The Tudors : Retour sur le règne d’Henri VIII

Dès le 8 septembre, pour ceux qui souhaitent découvrir ou redécouvrir le règne d’Henri VIII, NRJ 12 commence la diffusion de la saison 1 de The Tudors, alors que quelques jours plus tard (le jeudi 13), Arte se lance dans la quatrième et dernière de la série.

Il y a quelque chose de symbolique à se dire que sur une chaine, le règne commence (figurativement parlant, vu qu’il est déjà roi quand le show débute), tandis que sur une autre, il s’agit de ces dernières années (épisodes).

Si le titre de la série avait pu suggérer qu’elle allait relater plus d’un règne de cette dynastie anglaise, The Tudors, création de Michael Hirst, se concentre entièrement sur la période Henri VIII. Ce choix apparait presque comme une évidence, car sa vie personnelle tumultueuse (avec ses 6 épouses) aura entrainé le pays dans multiples réformes religieuses qui ont conduit à l’anglicanisme.

D’ailleurs, très vite, le show favorise les « femmes » du souverain, souvent au détriment d’une vision plus globale de ce qui se passe dans le royaume. Les évènements sont régulièrement cloisonnés à la cour, et il est bien difficile de ne pas ressentir les limites budgétaires qui affectent la série. C’est sûrement plus flagrant si on a vu Elizabeth et sa suite, deux films écrits par Hirst qui mettent en scène Cate Blanchett dans le rôle de la fille d’Henri VIII – connu sous le nom de The Virgin Queen (et qui aura aussi su se démarquer de par sa vie privée et surtout son absence de mari).

En tout cas, la première chose qui restera discutable d’un bout à l’autre de The Tudors est le fait d’avoir choisi Jonathan Rhys-Meyers pour interpréter le roi. L’acteur saura être par moment brillant, de même qu’il se montrera parfois assez peu convaincant. D’une certaine manière, Rhys-Meyers devra aussi jongler avec les hauts et les bas qualitatifs de la série, ce qui ne fut pas toujours des plus évidents.

Quand The Tudors débute, Henri VIII est marié à Catherine d’Aragon, et le monarque est entouré d’hommes qui sont destinés à quitter la scène pour laisser la place à d’autres. La première saison, qui se déroule sur un temps plutôt court, se montre assez imparfaite et sera aisément dépassé par la saison 2, qui marque l’apogée pour le show qui se concentre entièrement sur Anne Boleyn. Son interprète, Natalie Dormer, donnera vie à la reine la plus marquante de la série, aussi forte dans son ascension que fragile et désespérée dans sa chute. C’est son mariage avec Henri VIII qui entrainera les premiers changements politiques et religieux qui auront alors permis à Thomas Cromwell de s’installer au pouvoir. Là encore, James Frain est purement excellent dans ce rôle (je ne l’ai jamais revu aussi bon), il prend possession du personnage qui, s’il avait ses plans, reste le meilleur conseiller que le roi a connu. Si dans la réalité, Henri VIII l’a regretté, Michael Hirst s’est certainement bien chargé de retranscrire cela, car il est LA figure politique inoubliable du show. Tragiquement, sa chute se déroule en saison 3, au moment où la série est peut-être à son plus bas.

Il faut dire aussi que Michael Hirst s’éparpille sans raison. Chaque saison possède son lot de personnages secondaires ou tertiaires dont l’utilité est souvent discutable. Il n’est pas rare que cela ne mène nulle part. Le pire étant avec la papauté, car cela n’est pas aidé par le fait que le show gère très mal les changements religieux du roi. Ainsi, il n’est pas toujours des plus aisés de savoir quand il est protestant ou catholique, et la série néglige régulièrement l’impact que cela a sur son peuple. Le plus marquant dans ce registre reste alors quand Charles Brandon (le duc de Suffolk – incarné par Henry Cavill) sera envoyé par le roi pour punir des révoltés (en saison 3). Ce dernier sera d’ailleurs présent tout du long de la sa série et il connaitra un véritable voyage psychologique à un certain niveau.

Il va de soi, The Tudors est en tout cas rythmé par les changements d’épouses.  Si Anne Boleyn s’impose comme la reine la plus saisissante, les autres réussiront chacune, à la faveur de l’histoire ou de leurs interprètes, à laisser leur empreinte : Maria Doyle Kennedy  en Catherine d’Aragon fut la première reine ; Annabelle Wallis  en Jeanne Seymour fut celle qui donna au souverain un héritier mâle (au départ incarné par Anita Briem) ; Joss Stone en Anne de Clèves et Joely Richardson en Catherine Parr offriront toutes les deux des prestations subtiles ; Tamzin Merchant prêtera ses traits à la jeune et inconsciente Catherine Howard.

Sous la direction de Michael Hirst, le règne d’Henri VIII fut aussi imparfait que marquant. The Tudors était une série assez ambitieuse, qui n’avait pas toujours les moyens et qui aura pris des risques avec des décisions artistiques parfois payantes, d’autrefois non. Si c’est une œuvre perfectible, elle parvient sans doute possible à attiser la curiosité pour la période qu’elle dépeint et donner envie d’en savoir plus. Elle aura également su captiver grâce à ses interprètes (dont on peut aussi citer Sam Neill, Sarah Bolger ou encore Torrance Coombs), ses impeccables costumes et ses décors.


L’intégrale de la série The Tudors est disponible en DVD.