McNulty et Freamon vont devoir payer les conséquences de leur coup monté. Carcetti va essayer de sauver la face. Haynes veut faire tomber Templeton alors que celui-ci n’arrête pas de monter de nouvelles histoires. Le bureau du procureur tente de sauver l’affaire contre Marlo Stanflied. Bubbles va avoir son histoire en une du Baltimore Sun, mais n’est pas sûr de le vouloir.
« … The life of kings. » – H.L. Mencken
The Wire tire sa révérence avec un épisode d’une heure et demie. Il fallait au moins tout ça pour conclure. La saison ne compte donc que 10 épisodes, ce qui justifie surement le côté assez déroutant de la construction de l’intrigue durant cette ultime saison. Quoi qu’il en soit, avec cette série, on sait que personne n’est à l’abri et que même si la fin était proche, on ne pouvait avoir aucune certitude.
D’un côté, il est assez rassurant que le destin de certains ne surprend pas, mais il se passe quand même beaucoup de choses difficilement prévisibles. Le fait que Carcetti et son administration veulent tenir au silence Daniels sur toute cette affaire de serial killer bidon, ce n’est pas une surprise. Au contraire, si cela n’avait pas été le cas, il y aurait eu un problème. L’affaire a tellement servi le maire que l’on pouvait difficilement imaginer qu’il pourrait tuer toutes ses avances pour l’élection au poste de gouverneur, sous prétexte de faire les choses bien. Rawls y voit aussi une opportunité, et venant de lui, là encore, on ne peut pas dire que c’est étonnant. Ce qui l’est, c’est l’entêtement de Daniels. On savait qu’il était du style « droit », mais de là à refuser de suivre un chemin qui était inévitable… Il faut dire qu’il n’y a que lui qui semblait croire qu’il pourrait changer quelque chose. Carcetti a peut-être misé sur le mauvais cheval avec lui, mais qui aurait pu croire que dans la position qu’il atteignait finalement, il n’allait pas céder, même histoire de gagner du temps pour imposer sa vision des choses.
Tous ses mouvements politiques vont servir les deux responsables. Jimmy et Lester, ne l’on pas vu venir. Il faut dire qu’il ne pensait pas que Kima irait les dénoncer. Pour eux, l’avenir n’est surement pas comme il l’espérait, mais pour McNulty, c’est surement pour le mieux. Il a calmé le jeu et est retourné vers Beadie. Son départ se fête comme les enterrements, dans le même bar, avec autant d’alcool et Landsman qui fait un discours sur celui qui était « Natural Police ». Lester va se joindre aux festivités, et n’est pas venu seul, il est venu avec Shardene, que l’on n’avait pas dû voir depuis la saison 2, si mes souvenirs sont bons.
Rawls va être promu, Daniels va devenir avocat, McNulty et Freamon partent à la retraite, Valchek va enfin avoir le poste qu’il voulait, et Carver est aussi promu. Leander semble reprendre en main l’héritage de Lester. The Bunk et Kima continuent à pourchasser les tueurs.
Du côté de la presse, il va aussi y avoir des dommages. Même si nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour nous habituer à ce nouvel univers, introduit dans cette saison, on a vite appris à apprécier Gus Haynes et son intégrité. Il n’est pas le seul à être comme ça, Alma va elle aussi suivre les principes du bon journalisme. Résultat, elle est mutée dans un poste sans avenir. Le grand gagnant, c’est Scott Templeton. Il va avoir le prix qu’il voulait. Ses supérieurs en profitent aussi. Mais Haynes les a prévenus, le prix, ils risquent de devoir le rendre. Le comportement de Templeton ne risque pas de s’améliorer, et un jour, la vérité sera révélée. McNulty va d’ailleurs en donner un petit aperçu à Scott qui va avoir du mal à le digérer. Pour finir sur la presse, même si ce n’est qu’à titre d’observation, David Simon s’est amusé à apparaître brièvement dans la salle de la rédaction.
Du côté de la rue, les choses ne s’arrêteront surement jamais. Marlo quitte le bizness, même s’il semble le regretter tout de suite. Cheese va payer pour ce qu’il a fait à son oncle. Chris et Wee-Bey se retrouvent naturellement ensemble en prison. Michael n’a pas quitté la ville et se lance dans une carrière à haut risque en volant là où Marlo était. Peu de surprises donc, car dans ce milieu, les choses ont toujours été plus nettes. Ils risquent tous d’y passer, mais c’est le jeu.
Celui qui s’en sort, c’est Bubbles. Il a fait face à ses démons, et a réussi à se sortir de la rue et de la drogue. La boucle semble se boucler quand Dukie emprunte définitivement le chemin de Bubbles. Il va commencer par trahir la confiance qu’on lui accordait. Il retourne voir Prez, lui demande de l’argent, et va lui mentir, sachant sciemment les conséquences de son acte. On finit par le voir une seringue dans le bras.
La série se termine, mais rien n’a réellement pris fin. Sur la musique de Tom Waits, Way Down in the Hole, nous allons voir Baltimore et ses habitants continuer à vivre et à avancer comme si rien n’avait changé, car dans le fond, c’est le cas. Il y a toujours les dealers, les politiciens, les flics, la justice. Tous continuent à faire ce qu’ils ont toujours fait.
Seuls les joueurs changent, le jeu reste le même.