Alors que Mulder réalise qu’une partie de son travail ne s’appuie que sur de mauvaises blagues, Scully lui apporte une enquête avec un véritable monstre dedans. Il doute que cela soit le cas, mais il n’est pas au bout de ses surprises.
On peut toujours compter sur Darin Morgan pour nous livrer un épisode de The X-Files bourré d’autodérision, mais également teinté d’une réflexion pertinente – comme son classique Clyde Bruckman’s Final Repose l’illustre à la perfection.
Dans Mulder and Scully Meet the Were-Monster, il navigue dès le départ sur la ligne entre l’humour parodique et l’humour d’observation avec comme objectif une remise en question de la manière avec laquelle Mulder a laissé son travail le définir.
Mulder et Scully se retrouvent ainsi à enquêter sur plusieurs morts qui auraient été causées par un homme-lézard à trois yeux. Scully prend cela avec le sérieux nécessaire et apprécie – comme nous – de reconnecter cette vieille dynamique qui caractérisait justement les grandes heures de la série.
Néanmoins, il n’est pas tant ici de virer dans le méta, mais bien de rendre hommage avec un humour décalé à ce qui fit la grandeur du show pour le meilleur et pour le pire. Darin Morgan déverse son amour des X-Files à coup de références en tout genre. Celles-ci risquent d’ailleurs d’entamer le plaisir du visionnage pour ceux qui ne sont pas familiers avec la série, car plus on avance et plus le propos développé sert à creuser la dualité qui définit Mulder depuis un moment.
Quand on est un X-Phile, il y a ainsi de quoi être ravi. Cela débute avec la troisième participation de Tyler Labine et Nicole Parker qui reprennent leurs rôles de stoners – qu’ils tenaient dans War of the Coprophages et Quagmire –, ce qui pose le ton général. De plus, l’hommage à Kim Manners est bien amené et le rappel de la mort tragique de Queequeg fait sourire.
L’affaire en elle-même reste basique et on aurait pu espérer que Darin Morgan nous livre quelque chose de plus enlevé. Au lieu de cela, il se repose sur le génie comique de Rhys Darby (Flight of the Conchords). Ce dernier joue un monstre bien particulier qui sert à faire écho aux habituelles réflexions de l’auteur sur le rapport entre l’humanité, la mort et la place de l’homme dans le monde.
Le résultat se révèle être des plus plaisants, reconnectant plus que les deux précédents épisodes avec l’essence classique de The X-Files. Cela est peut-être dû au fait que, en plus d’être un épisode humoristique par l’un des meilleurs scénaristes du show, Mulder and Scully Meet the Were-Monster est une célébration du Monster of the Week dans sa forme la plus simple.
La série de Chris Carter doit autant à sa mythologie qu’à ses monstres et ces derniers sont bien ceux qui ont le mieux traverser le temps. Ce troisième épisode nous rappelle pourquoi cela est le cas, non pas en livrant un autre incontournable, mais bien en célébrant le passé.