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Séries True Detective True Detective : Dépression californienne (2.01)

True Detective : Dépression californienne (2.01)

True Detective Saison 2 Episode 1 - True Detective : Dépression californienne (2.01)

Quand un journaliste lance une série d’articles sur la corruption, la disparition d’un des principaux concernés, Ben Caspere, pose problème à beaucoup de monde. Le détective Ray Velcoro est chargé de le retrouver, tandis que Frank Semyon, un criminel cherchant à devenir légitime à l’aide d’un projet immobilier commence à paniquer à l’idée que Caspere manque à l’appel.

Difficile, pour ne pas dire impossible, de revenir dans l’univers de True Detective sans avoir des attentes. La première saison a posé un certain standard, principalement élevé par le casting et la réalisation, qui fait que, bien que l’on sache que cela ne sera pas la même chose, il va être nécessaire de l’accepter.

Ce premier épisode aide beaucoup, car Nic Pizzolatto fait un effort notable pour prendre un nouveau départ. Plus de personnages et une région géographique différente pour commencer, mais aussi une approche narrative plus linéaire. Il ne s’agit pas d’une enquête sur des flics qui nous racontent comment leur chasse au tueur en série a tourné. À la place, on a un groupe de policiers californiens venant de différents bureaux qui se retrouvent mêlés à la même enquête.

Du moins, c’est ce qui se passe dans la dernière scène. Avant tout cela, nous avons le droit à de l’introduction. Un épisode entier à naviguer entre 4 personnages – seulement 2 étant connectés au point de départ – pour apprendre à mesurer à quel point ils sont tous désespérés. Un seul, le criminel incarné par Vince Vaughn, semble réussir à entrainer sa vie dans la direction qu’il désire. Les autres sont visiblement insatisfaits. Deux aiment l’alcool, un en particulier est relativement corrompu et le dernier contemple le suicide.

Pizzolatto a la main lourde, et c’est peu dire quand on entend certains dialogues. Si cette saison 2 de True Detective est là pour nous proposer d’observer la misère, nous sommes en bonne voie. Cela dit, on peut espérer que la découverte du cadavre qui conclut ce season premiere permettra à tout ce petit monde de trouver une raison pour remonter la pente. Dans le cas contraire, les sept prochains épisodes risquent de nous plonger dans un état neurasthénique.

En attendant, nous rencontrons donc le détective Ray Velcoro joué par Colin Farrell dont la backstory nous est exposée sans trop de finesse dès le début afin que l’on comprenne qu’il est un homme qui n’a pas grand-chose à sauver dans son existence. Avec Ani Bezzerides (Rachel McAdams), ce n’est pas la même histoire, mais de peu. Elle est aussi définie par son passé et sa famille, ce qui l’a poussée à être une solitaire énervée. Paul Woodrugh (Taylor Kitsch) est moins développé, le fait qu’il soit un ancien militaire désillusionné est visiblement suffisant pour justifier son état dépressif.

Ce trio de flics qui ont oublié ce qu’était la joie n’est pas réellement séduisante, ce qui handicape cette introduction, car l’accroche – la découverte du fameux cadavre – arrive trop tardivement pour que l’on puisse être intrigué. On peut néanmoins espérer que Pizzolatto rebondira immédiatement sur l’enquête et laissera de côté les digressions qui servent d’exposition.

On ne peut pas dire que True Detective fasse un retour tonitruant. Même si les attentes étaient naturellement trop élevées pour être satisfaites par un seul épisode, cette histoire de policiers au bout du rouleau ne distille pas réellement dans ce premier épisode une dose de mystères suffisante pour rendre curieux. À la place, on a le droit à des portraits qui manquent de saveur et qui ne sont pas sublimés par la réalisation assez plate de Justin Lin qui n’est sauvée que par quelques plans un peu plus inspirés.

Quitter le gothique pour le néo-noir devait clairement entrainer True Detective dans une direction différente. On peut espérer que celle-ci sera satisfaisante au bout du compte, en dépit de ce début mitigé.