La bande est en vacances au Maroc dans une villa encore en construction, au milieu de nulle part et sans eau courante. Du bon côté, ils ont trouvé un gros sachet d’herbe sous le plancher. L’expertise de Alo pour trouver des fêtes est mise à profit et ils se retrouvent tous à la villa du mystérieux Luke.
Les ados déchaînés de Bristol sont de retour, et ils ont largué la morne Angleterre pour le soleil brûlant du Maroc. Cependant, ne vous attendez pas à des visites touristiques, ni à de l’immersion culturelle. La bande est livrée à elle-même au beau milieu du désert, dans le seul but de faire ce qu’elle fait de mieux : la fête.
Cette saison 6 commence donc sur les chapeaux de roue (sans mauvais jeu de mots), même s’il s’agit plus pour les scénaristes de nous refamiliariser avec les personnages que de nous donner des pistes claires pour la suite. Le ton est léger, ce qui se marie parfaitement avec le contexte des vacances. L’ambiance est surtout propice à nous présenter le groupe comme uni, alors qu’il était plus disparate l’an dernier.
En parlant de la saison précédente, l’ellipse temporelle permet ici aux auteurs de rectifier le tir et de changer des éléments par-ci par-là. Ainsi, nous retrouvons Matty et Franky au bord de la rupture. C’est un choix un peu osé, après nous les avoir lourdement imposés pendant 8 épisodes, mais ce ne serait pas vraiment Skins sans romances contrariées. C’est donc un retour à la case départ pour le brun ténébreux qui se retrouve encore à fixer Franky de loin.
La jeune fille est celle qui hérite de la transformation la plus spectaculaire. Finis les costumes androgynes, Franky est une femme à présent, et cela se traduit par des tenues plus féminines et une assurance à toute épreuve. Ce changement radical intrigue et, comme Mini, on regretterait presque le temps où le personnage se cherchait et nous fascinait tant. Les scénaristes ont eu la main un peu lourde et tentent donc de nous rassurer. Elle reste non conventionnelle, la preuve : elle ne comprend pas le concept bourgeois des relations de couple. Oui, mais dans Skins, n’est-ce pas cela la norme ?
Bien sûr, il ne s’agit là que des prémisses de son évolution et il lui reste encore beaucoup à explorer. Espérons en tout cas que cette phase « pétasse » (dixit Grace) est finie, car il n’y a rien de plus tragique que de voir un personnage aussi hors du commun devenir si banal.
En ce qui concerne le reste de la bande, elle est égale à elle-même. Mini et Alo entament une relation secrète, ce qui fonctionne bien, surtout grâce à la bonne alchimie entre les acteurs. La romance geek/reine du lycée n’est pas un concept révolutionnaire, mais c’est toujours divertissant. Et un peu de légèreté ne sera pas de trop, après le dramatique accident des dernières minutes.
C’est désormais classique, la saison démarre par un événement traumatique qui aura des conséquences sur tous les personnages et les poussera à mûrir. Ici, le montage retransmet très bien le brutal retour à la réalité, ce qui veut aussi dire la rentrée des classes.
En conclusion, Franky, Alo, Mini et Cie ont beau commencer cette saison 6 dans un lieu exotique, le spectateur ne sera pas dépaysé. La transformation de Franky est la seule vraie surprise de cet épisode qui privilégie avant tout le côté fun. La série nous remet donc dans le bain tout en douceur, avant d’entamer les choses (très) sérieuses au prochain épisode.