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The Old Shows - Saisons précédentes Skins Skins – Alo (5.06)

Skins – Alo (5.06)

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skins 506 - Skins - Alo (5.06)

Alo s’ennuie à la ferme des Creevey et préfère passer son anniversaire en ville, avec ses amis. Mais, lorsqu’ils voient ses résultats scolaires désastreux, ses parents décident de le retirer du lycée, dans l’espoir qu’il s’investisse plus dans les travaux agricoles.

Il semble depuis quelques épisodes que les scénaristes cherchent moins à différencier à tout prix cette génération des précédentes. Et c’est tant mieux ! Ces considérations avaient alourdi le début de saison, mais, aujourd’hui, ce problème semble lointain et la génération a pris son envol.

Cette semaine, on se penche donc sur Alo, le fermier punk. Il y avait beaucoup à attendre de ce personnage, qui était resté dans l’ombre depuis le début, cantonné à de brèves saynètes comiques. Alo va donc confirmer que le jeune homme est bien le digne héritier de Sid et JJ. On évite pour autant la redite grâce au territoire, encore inexploré pour la série, de la ferme.

Aloysius s’ennuie donc chez lui et tue le temps entre les activités de la ferme, les pétards et… la masturbation. Le montage devant les deux pornos simultanés est sûrement la séance de masturbation la plus mémorable de la série, aidée par une soundtrack révoltante de débauche. C’est très comique et la série prouve qu’elle est encore loin d’être sage et consensuelle.

Le problème du jeune homme est que c’est un citadin dans l’âme. Ses amis, la musique qu’il écoute… tout semble l’appeler vers la ville et, par conséquent, la fête. On explore ici un thème clé pour la jeunesse. Alo se sent à l’étroit chez lui, et aspire à autre chose que suivre aveuglément ce que lui dictent ses parents. Il cherche à être indépendant, sans pour autant être tout à fait prêt. C’est cet entre-deux que l’épisode cherchera à explorer, avec des résultats, malheureusement, mitigé. Même si l’idée de base est intéressante, celle-ci va se révéler trop mince pour tenir sur la longueur, et l’histoire va rapidement s’essouffler.

Un des gros handicaps de l’intrigue est la relation entre Alo et sa mère. Celle-ci est dans la lignée de ce que la série à fait de pire en matière d’adultes. Dire qu’elle est caricaturale serait un euphémisme. Et comme celle-ci est aussi bornée que son fils est têtu, les confrontations abondent. Un peu trop d’ailleurs, et c’est là que le bât blesse. Le schéma devient vite répétitif, Alo désobéit, se met dans les ennuis (le garçon a la poisse!), est puni, tout cela pour mieux recommencer après.

Là où on voit clairement que l’histoire était insuffisante pour tenir 45 minutes, c’est avec l’attaque du père. Le retournement de situation est soapesque et c’est une façon un peu trop facile de faire comprendre à Alo qu’il doit grandir; le parallèle avec Rich était déjà mieux vu. Il y avait sûrement meilleur moyen d’utiliser le père du jeune homme, car, malgré son caractère effacé, c’est lui qui suscite l’intérêt du spectateur, plus que sa femme. À l’image de ce rocher dans le champ, l’intrigue d’Alo ne se débloquera que dans ses derniers instants.

À défaut d’être bien construit et malgré de bons moments d’émotions, l’épisode est l’un des plus funs de la saison. La faiblesse de l’intrigue principale encourage également à mettre plus en avant les autres personnages. Ainsi, Grace et Rich passent à la vitesse supérieure, tandis que la pression monte du côté du nouveau triangle amoureux. On confirme que Franky en pince pour Matty (mais que peuvent-elles bien toutes lui trouver ?). Néanmoins, il y avait sûrement moyen de faire plus subtil que la scène où elle observe Matty et Liv faire l’amour. Enfin, un rapprochement improbable s’entame entre Mini et notre « farmer boy » Alo. C’est complètement inattendu, et c’en est d’autant plus réjouissant. À coup sûr, la meilleure idée de l’épisode.

En résumer, Alo souffre de la structure même de la série, c’est-à-dire un épisode équivaut à un personnage. On sent que les scénaristes sont de moins en moins à l’aise avec cette formule, et peinent à maintenir l’intérêt de l’intrigue principale tout du long. Le visionnage n’en reste pas moins agréable et laisse augurer une bonne fin de saison.

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