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Glue, saison 1 : Vie rêvée et destins brisés

Cal de Glue serie anglaise - Glue, saison 1 : Vie rêvée et destins brisés

Cal Bray est retrouvé mort le lendemain d’une soirée arrosée. L’accident rapidement écarté, la police se lance sur la piste d’un tueur sans pitié. La petite ville d’Overton doit alors peu à peu révéler ses secrets pour que la vérité éclate au grand jour.

Nouveau drame adolescent de la chaîne anglaise E4, Glue nous entraine loin des villes, au cœur de la campagne anglaise pour y résoudre le meurtre du jeune Cal Bray. Jack Thorne, scénariste sur Skins, impose sa signature pour y développer des thématiques adolescentes dans un contexte peu exploré, tout en s’essayant au genre du thriller, non sans une certaine réussite. La force du show est alors de se concentrer sur ses personnages pour faire avancer une enquête bien mystérieuse.

Ruth, jeune enquêtrice pleine d’ambition, qui fut un temps connectée au groupe principal, nous sert ainsi de guide dans cette histoire. Dans sa quête de vérité, elle permet avant tout de découvrir les ambitions, rêves et désillusions de chacun, tout comme les relations qui les liaient à Cal Bray avant qu’il ne soit assassiné. Rétrospectivement, elle permet aussi de comprendre qu’il n’a jamais réellement s’agit d’adolescents, mais plutôt de jeunes adultes qui, poussés par un spleen contextuel, prennent des décisions adolescentes.

Un point passionnant qui apporte au show une touche d’émotion qui n’est jamais extrême et qui paraît toujours juste. Il est simplement dommage qu’à la fin de cette première saison, tous n’aient pas eu la même chance de se dévoiler dans leur intégralité ; c’ est d’autant plus le cas avec le personnage d’Annie, qui voyage entre eux sans vraiment nous révéler le contenu de ses bagages. Ce qui n’empêche en aucun cas l’intrigue policière de prendre de l’ampleur petit à petit jusqu’à un dénouement final choquant et intelligent.

D’un autre côté, Glue, en plus de son contexte policier et dramatique, ose s’intéresser timidement aux gens du voyage en les plaçant au cœur de l’intrigue. Les scénaristes parviennent habilement à les intégrer à l’univers, sans les rendre stéréotypiques et en se concentrant davantage sur des portraits de vie et des questions de cohabitation paisible. Le but n’est pas de les placer dans une conjoncture économique particulière pour construire une critique de la société, mais plutôt de confronter deux univers pour en faire ressortir des personnalités similaires et différentes, tous liés par des rêves dépassant les limites de leurs propres mondes.

Dans l’ensemble donc, cette première saison de Glue est une véritable réussite. Jack Thorne prouve avoir un don pour ce qui est de raconter une histoire et surtout d’y développer des personnages intéressants et émouvants. Les révélations finales, au-delà de l’identité de l’assassin, surprennent d’autant plus par le côté émotionnellement chargé des raisons qui ont poussé à commettre un tel geste. La balance est juste et l’ensemble pathétique si l’en on considère sa définition dramaturgique. C’est alors une véritable claque, à mi-chemin entre Skins et Broadchurch, qui pousse à en redemander et qui se place définitivement en temps qu’incontournable de la saison automnale.