Aller au contenu
Séries Angel termine le combat chez Wolfram & Hart dans une saison 5 moyenne

Angel termine le combat chez Wolfram & Hart dans une saison 5 moyenne

Angel Saison 5 - Angel termine le combat chez Wolfram & Hart dans une saison 5 moyenne

Dans Angel, il y a un avant et un après l’Apocalypse. Cet événement annoncé depuis le début de la série se matérialise dans une saison 4 qui était à l’apogée de ce que le show a pu offrir de mieux et forme une sorte de conclusion à une ère importante. Connor, Cordelia, les prophéties… tout cela a servi de fil rouge depuis la seconde saison et Angel doit alors trouver de nouveaux motifs pour continuer. La saison 5 nous introduit ainsi un défi d’une autre nature.

En proposant à Angel (David Boreanaz) et à ses amis la direction de Wolfram & Hart, les partenaires du cabinet d’avocats ouvrent la voie pour une forme différente de combat pour l’équipe, faire un pacte avec le « diable » pour qu’elle puisse œuvrer à faire le bien. Cela force la série à retrouver une formule qu’elle avait progressivement abandonnée au profit d’une mythologie plus immersive. Les cas de la semaine refont leur apparition et l’inconstance scénaristique avec eux.

Les clients vont donc affluer dans les nouveaux bureaux d’Angel. La différence à présent est qu’ils ne sont plus des innocents cherchant de l’aide, puisqu’ils représentent souvent le Mal sous toutes ses formes. La majeure partie de cette saison 5 se concentrera alors sur l’acclimatation de nos acolytes – Angel, Fred (Amy Acker), Gunn (J. August Richards), Wesley (Alexis Denisof ) et Lorne (Andy Hallett) – aux nouveaux standards auxquels ils doivent répondre et sur leur lutte pour qu’une certaine justice ressorte de leur association avec Wolfram & Hart.

Cela pousse Angel à faire un examen de conscience des personnages et de leurs motivations. Ils atteignent le bout d’une réflexion courant depuis quelques saisons : il faut travailler avec le côté obscur – de soi, du Mal – pour œuvrer pour le plus grand bien. Cette alliance contre-nature apparaît donc comme étant la réponse finale au combat qu’Angel mène contre Wolfram & Hart depuis son arrivée à Los Angeles. Incapables de se détruire, ils doivent collaborer main dans la main pour avancer. Les scénaristes redoublent cette fraternisation avec l’ennemi en ajoutant Spike (James Marsters) à l’équation. Outre son statut de challenger pour Angel – et son rôle de « champion » –, son arrivée nous montre qu’il faut faire des compromis avec ses anciens ennemis pour espérer gagner du terrain.

Cette idée directrice dans la saison 5 peine cependant à prendre véritablement forme à cause de sa formule. Ce choix de structure narrative apparaît comme étant un retour en arrière pour la série qui ne trouve alors plus le souffle dont elle a besoin pour développer une mythologie digne de ce nom. La saison avait pourtant pour elle de se focaliser sur Wolfram & Hart, l’ennemi ultime d’Angel.

Vu la persistance de sa lutte, il est normal que le cabinet soit le dernier opposant debout. Incarné par Lilah (Stephanie Romanov) avant sa mort en saison 4, Wolfram & Hart paraissait indestructible tout en étant un pion nécessaire pour le show et le maintient d’une certaine continuité dans sa mythologie. Cependant, avec Angel aux commandes, la firme semble plus inoffensive que jamais, ce qui rend le combat final qui se prépare assez morne. Ce n’est pas que les enjeux ne sont pas présents, mais ils ne réussissent pas à prendre de l’ampleur au cours de la saison comme ce fut le cas auparavant.

En voulant se faire synthèse de la série et de sa raison d’exister, cette saison 5 d’Angel ne décolle pas réellement. Certes, elle délivre des histoires intéressantes, notamment autour du retour de Spike ou de Fred, mais elle tarde à affirmer une destination vers laquelle elle tendrait. Quand arrive l’ultime bataille, Angel trouve difficilement l’émotion et la tension nécessaire à cause du peu de travail réalisé pour développer les tenants et aboutissants de cette lutte finale.

Si la fin paraît un peu bricolée à la dernière minute, elle parvient tout de même à nous donner quelques beaux et tragiques moments. Un résultat obtenu en grande partie grâce au fait qu’Angel et ses alliés n’ont simplement plus rien à perdre. Résignés à mourir, ils se lancent tête baissée vers une défaite certaine et la chute de la série nous laissera dans l’expectative sur l’issue de l’affrontement, mais avec une équipe plus que jamais soudée face à leur ennemi.

Cette cinquième et dernière saison d’Angel s’est donc un peu trop enfermée dans une formule usée pour donner corps à une réelle montée en tension. Les éléments étaient pourtant présents, puisqu’en s’attaquant de l’intérieur à son opposant de toujours, Angel revient à la source du Mal à Los Angeles et l’enjeu du combat signifie la fin. Quand celle-ci arrive, la série semble néanmoins à bout de souffle, nous confortant dans l’idée qu’il était temps que cela se termine parce qu’elle avait raconté tout ce qu’elle avait en elle. Dommage qu’elle fasse son baroud d’honneur sur une saison sympathique, mais prévisible, qui a toutefois le mérite de nous offrir une conclusion émotionnelle à la gloire des personnages.

Naturellement, l’intégrale d’Angel est disponible en DVD.

Étiquettes: