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Séries Arrowverse Arrow : Le vengeur solitaire qui est devenu le héros du multivers, retour sur les aventures de l’archer de The CW

Arrow : Le vengeur solitaire qui est devenu le héros du multivers, retour sur les aventures de l’archer de The CW

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La relation entre Warner TV et ses séries de superhéros est assez inconsistante, en particulier quand il est question de Batman. Sa jeunesse devait être explorée dans un show au début des années 2000, mais il fut finalement décidé que cela se ferait avec un film. Par conséquent, Superman prit sa place et Smallville a vu le jour. La trilogie The Dark Knight a suivi sur grand écran et Warner a voulu exploiter ce succès avec une nouvelle série, c’est ainsi qu’Arrow a vu le jour. Oui, toujours pas de Batman, mais cette fois ce n’était vraiment qu’une question de costume.

Développée par Greg Berlanti, Marc Guggenheim et Andrew Kreisberg, Arrow se propose de nous raconter les aventures du riche playboy Oliver Queen (Stephen Amell) qui, quand la nuit tombe, revêt sa tenue de combattant du crime pour éliminer ceux qui détruisent sa ville de l’intérieur. Il est un archer, pas un ninja habillé en chauve-souris, qui se base sur Green Arrow, une création pour DC Comics de Mort Weisinger et George Papp datant des années 40.

Dans cette série The CW, Oliver Queen est fortement calqué par Bruce Wayne/Batman – comme il l’était dans les comic books au tout début. D’ailleurs, les méchants les plus iconiques du show sortent tout droit de la galerie d’ennemis jurés du Cavalier noir. L’esthétique de la série au commencement, bien que datée selon les standards actuels, était en plus inspirée par les films de Christopher Nolan. Nous avions ainsi un héros urbain qui n’abuse pas de ses gadgets et n’affrontent pas des méchants tirés de cartoons. Cela se voulait « réaliste » pour une histoire de superhéros.

Le twist étant bien entendu qu’Arrow n’était pas réellement une histoire de superhéros, elle raconte comment un homme laissé pour mort revient dans sa ville natale pour se venger des ennemis de son père. Ils les tuent alors sans regret, éliminant sans détour ceux qui conspirent pour détruire Star City. Au fil des saisons, Oliver Queen va cependant chercher à se transformer en héros. Cela en devient la thématique du show, sa quête de rédemption ralentie par ses erreurs passées qui ne cessent de revenir le hanter, lui rappelant sans cesse que son désir de vengeance l’a mené dans une zone moralement très sombre.

Tout débute avec Oliver, homme solitaire qui a une cause et tue pour atteindre son but, et cela se termine avec une équipe de héros masqués prêts à tout pour faire le bien au nom de la justice. Au milieu de tout cela, tout un univers a été créé, une franchise rassemblant des héros bien différents qui ont fait les beaux jours de The CW durant les années 2010.

Dans sa globalité, Arrow est une série très imparfaite. Elle souffre de trop de répétitions, d’une scénarisation à la qualité irrégulière, d’un casting qui l’est tout autant et d’une production qui n’a pas su évoluer dans le bon sens avec les années. Elle a suivi une formule dont les ambitions n’ont pas été revues à la hausse avec le temps et a atteint son sommet bien trop tôt. Malgré tout, elle offre un narratif consistant du début à la fin, montrant Oliver désirant devenir une bonne personne, un exemple à suivre, mais se heurtant à de multiples obstacles. Ce ne fut pas facile, mais la conclusion de la série le positionne finalement en héros vertueux, il a mis huit saisons pour y arriver.

Pour les spectateurs, le parcours ne fut pas non plus sans embûche. Tout commença avec de nombreux mystères. Le premier concernait la transformation de cet irresponsable et globalement incompétent Oliver Queen en guerrier terriblement efficace. Avec des flashbacks, nous découvrions alors comment il a survécu et a appris à se battre sur une île pas si déserte que ça, tandis que 5 ans après il poursuivait les criminels de Starling City. Comme Batman qui doit empêcher ses ennemis voulant détruire Gotham City, Oliver doit chaque année affronter un nouvel antagoniste désirant rayer sa ville de la carte. Plus l’opposant entretient une relation personnelle avec le justicier, plus la saison est solide.

Le problème est que l’on ne pourra pas faire mieux que Slade Wilson/Deathstroke, ancien mentor devenu pire ennemi qui a perdu la raison et son plus grand amour et cherchant à se venger d’Oliver qu’il tient responsable de ses malheurs. C’est un récit classique, mais cela a parfaitement fonctionné durant la saison 2, l’univers de la série étant déjà bien consistant à ce stade.

Par la suite, l’équipe créative d’Arrow n’est jamais parvenue à reproduire une telle conjoncture, mais la série continua malgré tout. On aurait pu espérer que, comme dans les comics, Oliver Queen deviendrait ce héros se battant pour des causes sociales, mais la surenchère d’une saison à l’autre rendit cela difficile.

Pourtant, quand The CW lança la série dérivée The Flash qui introduisait les métahumains dans la franchise, Arrow aurait pu appuyer sa véritable différence en s’intéressant plus à l’angle humain. À la place, des vilains aux pouvoirs toujours plus forts firent surface. Il fallut attendre un autre tueur en quête de vengeance pour que la série reconnecte avec ses racines.

En attendant, Oliver Queen évolua et développa son équipe. Au tout début, il y avait simplement John Diggle (David Ramsey), son « garde du corps » qui protégeait ses arrières, puis la super-hackeuse Felicity Smoak (Emily Bett Rickards) les a rejoint. Quelques saisons plus tard, Sara Lance (Caity Lotz) était revenue d’entre les morts dans le costume de la justicière Black Canary avant de partir dans son propre spin-off et de passer son relai à sa sœur Laurel (Katie Cassidy). La sœur d’Oliver, Thea (Willa Holland), a également rejoint le combat et dû gérer une histoire de famille bien compliquée. Le jeune délinquant Roy Harper (Colton Haynes) fut formé à son tour à tirer des flèches, puis d’autres guerriers firent surface pour s’ajouter à la Team Arrow.

Au milieu, nous avons eu encore plus de drames familiaux, de morts qui reviennent à la vie, de trahisons et de spin-offs.

Arrow suivit la route de son univers étendu avec toujours plus de héros extravagants et d’ennemis immortels. Malgré cela, elle conservait le même modèle et, à l’exception des ambitieux crossovers, les années passèrent et se ressemblèrent. Certes, après quelques saisons, les flashbacks sont devenus un problème et il fut question de faire évoluer l’approche, mais rien ne changea en profondeur. Introduire plus de personnages n’évita également pas à l’ensemble de perdre de sa fraicheur. La série a rapidement montré des signes de fatigue, même si son héros cherchait toujours à évoluer pour devenir l’homme que son père n’était pas (la comparaison avec son père étant par ailleurs un des thèmes récurrents les plus pertinents du show).

Avec un total de 170 épisodes, Arrow a certainement eu l’opportunité de décevoir plus d’une fois. Il est indéniable qu’elle a été victime des limites liées à son budget — elle n’était qu’une série The CW après tout — et par ses spin-offs qui, devant marquer leurs différences, ont réduit ses possibilités d’évolution. Elle souffrit également d’être restée trop longtemps un ersatz de Batman. Malgré cela, on ne peut pas lui enlever ses accomplissements. Elle a donné le jour à une franchise à succès, offert un divertissement pour adultes et développé de façon consistante sa réflexion sur le rôle du héros dans notre société. Tout cela s’équilibre d’une manière qui rend la série à la fois importante et anecdotique. Tout dépend de ce que l’on cherche en retirer, mais il est évident qu’Arrow a occupé durant un temps une place non négligeable sur les networks américains. Cela l’ancre dans son époque, mais l’on peut débattre sur le fait que cela ne justifiera pas pour autant qu’on veuille la revisiter dans quelques années.

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