Aller au contenu
Séries Autres séries Colony : Los Angeles sous l’occupation Alien (Pilote)

Colony : Los Angeles sous l’occupation Alien (Pilote)

Colony pilote - Colony : Los Angeles sous l'occupation Alien (Pilote)

Imaginez un monde où des extra-terrestres auraient colonisé la Terre et dans lequel Los Angeles serait basiquement la France durant l’occupation. Le parallèle est aisé à faire, puisqu’il fait plus ou moins partie du pitch de Colony, cette nouvelle série de SF de Carlton Cuse et Ryan J. Condal qui est proposée cet hiver par USA Network.

Il est important de savoir de quoi il est question quand on se lance dans ce premier épisode, car les scénaristes ont choisi de ne pas expliquer clairement les bases de leur univers au premier abord. Tout débute comme si nous étions au cœur d’une famille américaine moyenne heureuse. Des détails apparaissent progressivement, entachant cette vision superficielle. L’idée est de nous plonger dans une sorte de confusion.

Si le but est de nous irriter pour que l’on puisse connecter avec la frustration de Will Bowman (Josh Holloway), cela fonctionne en partie. Néanmoins, ce mécano qui veut retrouver son fils de l’autre côté du mur géant posé au milieu de la ville est plus qu’agacé par la situation, il est désespéré. Son fils de 12 ans est seul dans une autre zone occupée et, si ce n’était pas suffisant, Will se voit projeté au cœur du combat des résistants – lui qui préférait garder un profil bas.

Nous avons donc le droit à un attentat. Malgré l’explosion, le pilote de Colony établit sans équivoque qu’il n’est pas question que l’on nous propose ici une pure série d’action. Au contraire et cela devient légèrement frustrant par moment, car cet épisode ne nous sert que de l’exposition et cela manque occasionnellement d’énergie.

Les scénaristes sont clairement plus intéressés par dépeindre la vie sous l’occupation que par réellement installer les tenants et aboutissants de l’univers dans lequel tout ceci prend place. D’une certaine façon, cela est certainement préférable, car il faut montrer que Colony ne sera pas qu’une simple nouvelle version de « V » — l’originale de 1983. C’est d’ailleurs probablement dans le but d’éviter la comparaison que l’envahisseur est pour le moment invisible. Seuls les collaborateurs sont là pour les représenter. Des questions sont toutefois soulevées au sujet de leurs motivations, mais il est fort à parier que leurs secrets ne seront pas dévoilés rapidement.

Colony cherche donc à dépoussiérer une métaphore qui est loin d’être nouvelle pour y apporter une touche de modernité. Du moins, au niveau de la manière avec laquelle on raconte désormais des histoires à la télévision américaine. Cuse et Condal ont visiblement envie de nous offrir des personnages pris dans des situations complexes, d’explorer le côté humain de la vie sous l’occupation.

Il serait cependant intéressant à l’avenir que l’angle science-fiction soit utilisé pour faire plus que servir un décor à une parabole qui a certes du potentiel, mais qui aura rapidement besoin d’être étayée pour le conserver.

En attendant, Colony débute donc doucement en plaçant ses pions et en exposant plus de complications que d’enjeux. L’approche a le mérite de ne pas suivre le chemin le plus conventionnel qui soit et cela montre quelques ambitions. Sachant qu’USA Network cherche à renouveler son offre, on peut espérer que cette série aura – comme Mr. Robot cet été – l’intelligence nécessaire pour creuser son propos tout en livrant un divertissement solide. Il y a pour l’instant des bases pour y arriver, mais elles paraissent assez fragiles pour le moment.

Cet article a précédemment été publié le 29 décembre 2015. Il est aujourd’hui remis en avant à l’occasion du début de la diffusion de Colony sur USA Network.