Avec une 5ème et dernière saison raccourcie, mais toujours désespérément en manque de rythme, Gotham s’est achevée sur son 100ème épisode qui nous offre un aperçu du futur.
Ce dernier épisode nous envoie donc dix ans plus tard. Jim s’apprête à se retirer au grand dam d’Harvey (Donal Logue), Barbara (Erin Richards) est devenue une femme d’affaires prospère (et honnête ?), Selina est devenue une belle jeune femme et surtout une brillante voleuse, Oswald sort de prison où il a gagné un bon embonpoint, Ed lui aussi emprisonné s’évade miraculeusement et Bruce s’apprête à faire son retour au bercail pour inaugurer la nouvelle tour Wayne Enterprise…
La première impression que l’on a avec ce dernier épisode de Gotham, c’est qu’on a manqué de temps ! Il aurait fallu un double épisode, bon nombre de choses auraient pu être raccourcies pendant la saison pour laisser plus de temps à la conclusion.
On prend déjà le temps de faire le point pour savoir où en sont chacun des personnages principaux et voilà qu’intervient un nouveau danger en la personne de l’indestructible Jeremiah Valeska (Cameron Monaghan), alias le Joker, qui kidnappe la jeune Barbara Lee – et celle qui est destinée à devenir la future Batgirl a déjà un caractère bien trempé. Et pendant ce temps là, une mystérieuse silhouette se fait remarquer dans Gotham et sauve la mise à chacun.
J’aurai vraiment apprécié que le dernier affrontement entre Gordon et le Joker soit moins bâclé. A la limite, pour cet épisode final, on aurait même pu se passer de ce genre de drame pour se concentrer sur l’évolution des personnages, mais surtout sur le potentiel de ce qu’ils deviendront.
J’ai notamment un coup de cœur personnel pour le duo Oswald (Robin Lord Taylor)/Nygma (Cory Michael Smith) dont la relation d’amour-haine pendant ces 5 saisons a eu une évolution vraiment intéressante, à la fois drôle et émouvante. Les voir dans ce dernier épisode, avec des allures se rapprochant grandement des personnages originaux, s’en était frustrant de se dire qu’on ne les reverrait pas !
Mais ce que j’ai trouvé le plus réussi dans ce final de Gotham, c’est Batman. Pendant tout l’épisode, on nous promet Bruce qui ne viendra jamais. Pendant tout l’épisode, on devine la silhouette du Batman à travers la ville. Et si l’on termine sur le visage masqué de l’homme chauve-souris, on ne le verra jamais en Bruce Wayne adulte. C’est à la fois frustrant et intelligent. Parce que si j’ai trouvé le recast de Selina par Lili Simmons plutôt bien réussi, je crains que ça aurait été plus compliqué pour trouver un acteur d’une ressemblance suffisante avec David Mazouz. Tout comme il aurait été étrange que le jeune homme reprenne son rôle sans avoir véritablement mûri physiquement. Il était donc bien plus sombre et mystérieux – à l’image du héros – d’opérer ainsi.
Ce dernier épisode de Gotham aurait donc pu être meilleur, mais je l’ai trouvé globalement réussi dans la mesure où il m’a rappelé tout ce que j’ai aimé dans cette série : des personnages attachants alors qu’il était compliqué de reprendre des héros mille fois adaptés et un univers sombre à l’esthétique travaillée. On en viendrait presque à souhaiter un spin-off et c’est en ça que j’estime que le final est réussi.
