La discorde et le chaos s’installent au Seattle Grace avec la nouvelle équipe pour diriger les lieux. Un des membres du personnel quitte son travail, alors que le personnel jongle entre multiples transplantations et un manque d’employés.
Le Seattle Grace a une nouvelle fois échappé à la catastrophe : il est sauvé ! Cependant, en coulisse, ce n’est pas le bonheur, surtout avec Avery qui se retrouve propulsé de simple docteur à représentant de la fondation Avery – et par conséquent dans le fauteuil de celui qui doit prendre des décisions.
Le chaos s’installe donc dans l’hôpital et celui-ci est palpable même s’il y a une volonté d’éviter une perte de contrôle totale. Au fond, ces modifications hiérarchiques représentent assez bien ce que traverse la série. Cette dernière doit clairement revoir ses positions, une partie de ses protagonistes ont un nouveau rôle à remplier et cela ouvre des portes. C’est ce qui rend à la base ce rachat intéressant, mais pour le moment, il faut que le show retombe sur ses pattes et retrouve une certaine balance.
De ce fait, illustrer cette difficile transition est bienvenu, même si en allant plus frontalement, les effets auraient été plus palpables et probants. Jackson occupe maintenant une place particulière, mais il reste trop en recul au sein de ce Transplant Wasteland pour avoir l’opportunité de réellement faire ressentir à quel point c’est compliqué pour lui et ceux qui l’entourent. Les problèmes d’Alex sont avant tout personnel, mêlé à la nouvelle gestion non rodée et défini de l’hôpital. Bailey intervient par intermittence pour pointer du doigt ce qui ne va pas majoritairement. Pour April, cela n’a pas d’importance, ayant surtout un patient à s’occuper pour apporter une dimension plus émotionnelle à l’épisode – qui se retrouve noyé sous quasiment tout le reste.
L’énième engueulade de Hunt avec Shephard et ses conséquences ont aussi un effet moindre, sûrement car la crise est vite désamorcée et qu’il aurait fallu que cela dure sur plus d’un épisode pour se montrer probant. Au lieu de cela, il s’agit de ressasser plus ou moins la difficulté des deux hommes à retrouver une certaine paix depuis l’accident. Assister au conflit entre Catherine et Richard au sujet de Jackson se révèle plus pertinent au départ, avant que cela n’en devienne très vite répétitif.
Grey’s Anatomy se trouve clairement à un tournant avec ces docteurs qui endossent maintenant un rôle administratif. Il y a un potentiel indéniable à cela, dans le sens où un hôpital reste un lieu qui doit être financièrement rentable et qui s’articule autour d’un nombre incalculable de challenges – du moins, si le show souhaite vraiment s’intéresser à cette partie là. Pour le moment, nous avons surtout des médecins qui tentent de trouver leur marque et de se faire à une nouvelle hiérarchie.
En jonglant avec les personnages de la série, entre médecine et administration, Grey’s Anatomy délivre bel et bien un épisode un brin chaotique, mais qui manque d’une certaine énergie pour réellement faire véhiculer ce sentiment. On sent surtout qu’il y a des réglages à faire narrativement parlant.