Carrie plonge dans les documents que Saul lui a transmis. Elle finit par trouver une piste qui mène à un homme qu’elle pensait mort. À la CIA, Allison navigue autour de Saul pour découvrir les informations qu’elle cherche et obtient la confirmation qu’elle espérait ne pas avoir.
On pouvait craindre que cette saison 5 soit plombée par une énième histoire de traitre, mais les scénaristes de Homeland parviennent à bien garder le contrôle sur leur storyline et à ne pas faire d’Allison un simple pion.
L’approche a indéniablement ses qualités, mais son revers n’est pas nécessairement appréciable. Saul se fait clairement manipuler et il est difficile de ne pas s’attendre à chacune de ses scènes qu’il nous dévoile qu’il sait ce qu’il se passe. Cela n’arrive malheureusement jamais et il n’est pas le seul à rester aveugle face à des choses qui ne sont visiblement pas très nettes.
Carrie, par exemple, semble décidée à ne pas chercher ce qui motive Otto. Quand celui-ci révèle une facette moins amicale à Jonas, il n’y a pas de quoi être surpris. Cela dit, la super espionne parait ne pas réaliser que son patron a ses secrets et, puisque les scénaristes n’ont jamais pris le temps de creuser le personnage – préférant l’utiliser pour emprunter des raccourcis. Percevoir sa duplicité ne demande pourtant pas beaucoup d’efforts. Bien entendu, nous ne savons pas de quoi il retourne. D’ailleurs, même si Carrie commence à suivre une piste devant mener à du concret, elle chasse surtout des fantômes et il n’est pas certain que ce qu’ils auront à dire sera pertinent.
C’est en quelque sorte ce qui handicape la saison à ce stade. Nous entrons dans la seconde moitié et on ignore globalement quels sont les enjeux. Le moteur narratif est le même depuis un moment maintenant, à savoir, Carrie cherche à rester en vie. Nous connaissons l’identité de ceux qui veulent sa peau, mais pas leurs réelles motivations. Nous commençons tout juste à percevoir l’intérêt des documents volés, mais là encore les informations sont limitées.
Homeland parvient à fonctionner, à ce stade de son existence, en grande partie grâce au fait que son univers est devenu terriblement codifié. Il est surtout question de poser Carrie dans une situation et de changer le contexte. Le souci avec ce dernier, dans le cadre de cette saison 5, est qu’il reste vague. Si les scénaristes paraissaient en début de saison décidés à proposer un commentaire sur des évènements qui ont fait l’actualité récemment, nous avons atteint un niveau où le moindre message qui pouvait exister a disparu.
Que la série se consacre pleinement à ses jeux d’espions n’est clairement pas une mauvaise chose – surtout si Quinn finit par vraiment reprendre du service. Malgré tout, en n’offrant pas une thématique globale pour tout encadrer, l’intrigue s’efface. Quand les révélations finales arriveront, il sera certainement plus question de recoller les morceaux que de délivrer un propos.
Oriole est donc un épisode presque typique de cette saison 5 de Homeland. Pas réellement de substance, mais du suspense et des twists. Ceux-ci sont bien gérés dans le cas présent, ce qui n’évite pas à l’ensemble de sonner un peu creux. Il serait bien que les épisodes suivants parviennent à corriger cela rapidement avant que le show ne se résume qu’à une fuite en avant sans destination.