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Séries Now Apocalypse : le grand n’importe quoi de Gregg Araki

Now Apocalypse : le grand n’importe quoi de Gregg Araki

Now apocalypse saison 1  - Now Apocalypse : le grand n'importe quoi de Gregg Araki

Ce ne sont pas les drames adolescents qui manquent sur le petit écran. Cela dit, Now Apocalypse, nouveauté pour la chaîne américaine Starz, possède l’attrait du nom de Gregg Araki, comme une promesse de quelque chose de neuf ou au minimum d’assez déjanté pour délivrer le divertissement escompté.

L’histoire se situe de nos jours à Los Angeles et suit les péripéties des vingtenaires Ulysses (Avan Jogia), Ford (Beau Mirchoff) et Carly (Kelli Berglund), alors qu’ils naviguent entre romances et petits combats quotidiens. Cependant, les cauchemars récurrents d’Ulysses semblent indiquer qu’une invasion extra-terrestre se joue à l’insu de tous.

Après avoir personnellement beaucoup apprécié Kaboom et Mysterious Skin de Gregg Araki, je dois avouer que le retrouver sur un projet de série m’apparaissait comme une nouvelle excitante. Connu pour être un membre actif du mouvement « Nouveau cinéma Queer », Araki aime mettre en scène des outsiders, explorant la sexualité de ses personnages avec un style coloré.

Au premier abord, la patte visuelle est retrouvée. L’univers coloré, à la limite sous acide, est bien présente et donne à la série une identité particulière qui la démarque d’autres dans le même genre. Il en est de même pour l’attachement de l’équipe créative pour créer de l’humour dans les échanges entre les différents protagonistes, plus que des situations qui elles, virent carrément vers l’absurde. Ces points-là tirent clairement la série vers le haut. Malheureusement, à aucun moment ils ne suffisent à sauver un navire en plein naufrage.

En effet, Now Apocalypse souffre d’un manque de direction assez évident où les histoires personnelles des protagonistes principaux ne sont traitées qu’en surface. Par exemple, Ulysse n’est défini que par son désir de trouver l’amour tout en perçant le mystère de ses cauchemars récurrents. Sur le papier cela n’est pas innovant, mais pourrait être divertissant. En réalité, Ulysse rebondit d’un échec à l’autre sans que cela ne semble lui apprendre quoi que soit et sa quête de vérité quant à l’invasion extraterrestre ne s’élève jamais au-delà du bruit de fond ou du gag récurrent.

Les développements sont cependant plus maitrisés du côté de Ford et Carly, tous deux en quête d’épanouissement professionnel et personnel. Là où Ulysse ne fait preuve d’aucune ambition, Ford et Carly prennent des décisions pour faire avancer leur carrière et évoluent en conséquence. Dans un cas comme dans l’autre, les résultats sont amusants, mais ne suffisent pas pour en tirer le moindre propos. Les dangers du monde du divertissement sont à peine survolés pour Ford et méritaient peut-être d’avoir plus de conséquences sur l’ensemble. De même, la carrière d’actrice de Carly offre une porte d’entrée intéressante, ouverte seulement dans les derniers épisodes de la saison.

Now Apocalypse prouve malheureusement que le style n’est parfois pas suffisant pour sauver les meubles. Il est possible également que la vision unique de Gregg Araki ne soit pas adaptée au petit écran. En bout de course, la série n’est qu’une compilation de scènes érotiques et de blagues vaseuses, avec des personnages peut-être hauts en couleur, mais qui ne représentent qu’une idée non développée.

Difficile de ne pas se poser la question des raisons qui ont poussé à la création de cette série. L’ensemble n’est pas assez substantiel pour justifier d’une critique ou d’une analyse de la société et le divertissement s’estompe trop rapidement pour donner l’envie d’y retourner. Alors oui, il est clair que peu, voire aucune autre série n’est comparable à Now Apocalypse. Il s’agit ici d’un OVNI qu’il est bon de voir passer, mais dont on n’attendra pas le retour.