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Séries Room 104 : Une chambre de motel, plusieurs histoires…

Room 104 : Une chambre de motel, plusieurs histoires…

Room 104 saison 1 - Room 104 : Une chambre de motel, plusieurs histoires...

Une anthologie n’est à la base qu’une collection d’histoires réunies par un point commun. Cela peut-être une thématique, un personnage, un objet ou même un lieu, comme cela est le cas avec Room 104. L’idée de ce show HBO de Jay et Mark Duplass (Togetherness) est assez simple et pas nécessairement qualifiable d’originale — en 1993, la chaine proposait déjà Hotel Room de David Lynch. Une chambre de motel sert de décors et chaque épisode raconte une histoire avec des occupants différents.

Pour se démarquer, les frères Duplass n’ont pas vraiment fait d’efforts. Ils ont imposé seulement 3 règles. La première est qu’il n’y avait que trois jours de tournage par épisode. La seconde est qu’il ne devait pas y avoir plus de trois personnages. La troisième est qu’il ne fallait jamais sortir de la chambre d’hôtel – claustrophobes s’abstenir. De plus, il n’y a pas de restrictions au niveau des genres que les histoires peuvent explorer. Les limites imposées paraissent surtout pensées pour suivre des directives budgétaires plus que créatives.

La première saison de Room 104 propose ainsi 12 épisodes de 30 minutes (j’en ai vu 6 pour écrire cet article). Chacun raconte une histoire différente. On ne sait jamais dans quoi l’on se lance. Un coup, ce sera un jeune en 1997 qui passe une demi-heure au téléphone à essayer d’expliquer à sa mère comment internet fonctionne. Une autre fois, nous avons deux combattantes de MMA qui préparent leur combat. Cela peut tourner au drame humain basique, à la comédie, au thriller avec un twist ou à de l’expressionnisme.

Concrètement, Room 104 est un fourre-tout. Pour Mark Duplass qui écrit la moitié de la saison, cela était visiblement l’occasion de s’essayer à plusieurs choses et de s’éloigner de ce qu’il fait habituellement. Pour les acteurs, il y a un côté légèrement expérimental lié à la forme que prend cet exercice de style. Pour les réalisateurs, il y a le challenge d’en faire un maximum avec un seul décor.

Sans trop de surprises, le résultat est assez inconsistant. Le problème ne vient pas tant de l’écriture que du fait qu’une bonne anthologie — comme Black Mirror par exemple — se doit d’avoir une identité distincte, voire simplement une voix forte. Dans le cas présent, on peut juste noter que certains épisodes partagent un semblant de tonalité, mais pas tous.

Créativement parlant, les limitations imposées par les règles dictées par les Duplass ne sont pas une mauvaise chose, mais elle n’offre pas une direction pouvant aider à rendre le tout pertinent et surtout homogène. L’intérêt du show varie trop violemment d’une histoire à une autre.

Room 104 nous demande donc de revenir à chaque fois sans jamais rien garantir, seulement que les Duplass ne voulaient pas faire du classique Duplass — ceux qui aiment leur style seront probablement un peu déçus.

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