Il était une fois le 5 avril 2012 sur ABC. Une série nommée Scandal faisait ses débuts et allait devenir un des gros succès de la chaine de l’alphabet. Au point de départ, cette création de Shonda Rhimes nous parlait de la vie professionnelle et personnelle d’Olivia Pope, experte en relations publiques.
Chez OPA – Olivia Pope & Associés –, le staff se charge d’effacer toutes traces de crimes ou d’autres délits dans le but de protéger leur client. Cependant, en saison 7, OPA n’existe plus et l’Olivia Pope qui aimait porter un chapeau blanc (symbole qu’elle était du bon côté de la force) a été corrompue par le pouvoir.
Comme nous l’avons déjà vu, il était difficile d’imaginer Olivia Pope jumped the shark dans ces premières saisons, avant qu’elle ne le fasse comme une vraie professionnelle arrivée à la cinquième. Nous étions confrontés à cette lente descente en enfer qui ne semblait ne pas avoir de fin. Enfin presque, car Scandal fut annulée, avec une septième et ultime saison pour tout boucler.
Une lueur d’espoir est apparue, l’idée que Scandal pourrait sauver les meubles avec une dernière salve d’épisodes, que l’on pourrait quitter la série et son héroïne en bons termes. Cependant, les scénaristes refusent de nous faciliter la vie.
Au lieu de mettre un terme à cette chute sans fin de leur personnage vers le côté obscur de la force, ils ont décidé de pleinement l’embrasser. Au diable si on ne sait plus qui est véritablement cette personne dans laquelle on devrait être investi ! Nous sommes tombés bien bas lorsqu’il revient à Jake – Jake parmi tous ! – de nous pointer du doigt qu’Olivia n’est plus la femme qu’elle était et qu’on ne sait pas de quoi elle est véritablement capable.
Olivia était une héroïne différente, une qui est devenue progressivement une anti-héroïne. Olivia est maintenant la méchante de l’histoire. Le problème est qu’elle est juste insupportable. Consumée par le pouvoir et des idées de grandeur, Olivia est devenue la fille que ses parents voulaient. Elle n’aura pas su briser le cercle, si on peut dire.
Que les scénaristes souhaitent nous raconter la transformation – pour le pire – de leur personnage n’est pas le souci en soi. C’est la manière tordue, parfois improbable, souvent forcée et franchement douteuse par laquelle nous y sommes arrivés qui laisse un goût amer dans la bouche.
Scandal est une série qui a progressé en fonction du climat sociopolitique pour s’adapter à certaines réalités. Prenant place à Washington D.C. et dans les couloirs de la Maison-Blanche, la série n’en était pas pour autant engagée à ses débuts. Cela est venu par la suite pour développer des idées autour des inégalités sociales, du racisme et féminisme – principalement. Le show, comme d’autres, a même revisité à sa manière des évènements politiques d’actualité.
Avec le temps, Scandal a au fond voulu jouer sur de multiples tableaux sans trouver comment équilibrer tous ses composants, et surtout se débarrasser de ses poids morts pour parvenir à réellement évoluer. Incapable ou presque de se séparer d’un personnage qu’elle aime trop (comment cela se fait-il que les deux parents d’Olivia soient encore de ce monde ?) pour des raisons inexpliquées ; incapable de tourner définitivement la page B613 ; incapable d’avoir plus de trois personnes travaillant pour le Président.
Scandal est à l’image d’Olivia Pope pour sa dernière saison. Elle n’est que l’ombre d’elle-même. C’est une série en plein naufrage qu’il faut sauver d’elle-même. Comme Olivia Pope, personnage fascinant dans sa complexité qui est juste devenue une mégalomaniaque plombant les intrigues du show dont elle est pourtant la star.
Olivia Pope se trouve du côté obscur de la force et la grande question qui se pose maintenant est de savoir si oui ou non le personnage, et par extension la série, peut être sauvée avant l’ultime conclusion.
La saison 7 de Scandal reprend sur ABC à partir du 18 janvier 2018.