Alors que Clarke se retrouve à devoir choisir entre la vengeance et le pardon, Pike prépare une nouvelle invasion du territoire des Grounders. Octavia tente alors à protéger tout le monde, mais éviter une guerre pourrait être au-dessus de son pouvoir.
Si on vous proposait une petite pilule à avaler qui pourrait faire disparaitre tous vos soucis, la prendriez-vous ? C’est une question à laquelle les scénaristes de The 100 cherchent à répondre à ce niveau de la troisième saison.
Bitter Harvest est ainsi un épisode qui utilise ainsi l’histoire de la Cité des Lumières pour développer une réflexion sur la nature humaine qui n’est pas nouvelle, mais qui a le mérite dans The 100 d’être illustrée de manière assez concrète.
Bien entendu, le fait que Jaha et son intelligence artificielle apocalyptique ont clairement des motifs ultérieurs tend à biaiser l’exploration de la thématique. Néanmoins, leurs obscures motivations ouvrent des portes intéressantes pour le développement de la mythologie du show. Il sera visiblement question de réviser l’origine de la destruction de la vie sur Terre et cela permet d’entrevoir la possibilité d’arpenter des voies inédites pour parler de la nature destructrice de l’homme.
Dans ce registre, Bitter Harvest n’est pas en reste en poussant Clarke à sortir de son habituelle approche égocentrique pour comprendre que faire la paix n’est pas quelque chose qui ne doit pas entrer en compte uniquement quand son peuple est concerné.
Il est dans ce sens un peu dommage que l’on nous annonce à demi-mot que la route que suit Lexa est destinée à la mener à sa perte, car la paix ne peut qu’échouer. The 100 devrait en effet se réinventer complètement si elle était destituée de son principal moteur narratif, la constante menace d’un massacre imminent.
Tout le monde parle de survie et du futur, chacun adopte une approche différente, mais les scénaristes ont du travail à faire pour que leur show puisse dépasser sa dépendance à la mort.
C’est d’ailleurs à ce niveau que la petite pilule de Jaha se présente comme étant une base intéressante pour discuter une idéologie controversée. L’idée que le seul moyen de sauver l’homme de lui-même et de lui ôter une part de ce qui fait de lui un individu est récurrente dans la science-fiction et trouve donc ici une conjoncture idéale pour être une fois de plus remise en question.
Dans ce sens, Bitter Harvest fait un bon travail pour développer les différents points de vue qui doivent irrémédiablement s’entrechoquer. Il manque par contre un peu de subtilité avec tout ce qui entoure Pike qui s’impose de plus en plus comme n’étant qu’une excuse pour dérouter Bellamy et non un personnage à part entière. Il serait temps d’étoffer ses motivations au-delà de ce qu’il a vécu depuis son arrivée, car il devait visiblement y avoir des bases justifiant pourquoi lui, plus que les autres, s’est à ce point radicalisé. Après tout, Bellamy a justement traversé des situations pires que Pike et reste nuancé dans sa vision des Grounders.
Concrètement, cette saison 3 de The 100 creuse des sillons intéressants à suivre et pousse stratégiquement ses personnages à faire face à des dilemmes moraux qui demandent de plus en plus de détermination. Par contre, il devient apparent à la fin de Bitter Harvest que le but actuel est avant tout de poser des bases pour faire évoluer la mythologie et cela diminue quelque peu la pertinence de certains développements. Il faudra clairement attendre de voir où cela nous mène pour mesurer s’il est ici plus question de préparer un twist ou de cimenter de réelles fondations pour la suite.