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Séries L’Aliéniste Saison 2 : L’Ange des ténèbres livre une enquête peu captivante (sur Canal+)

L’Aliéniste Saison 2 : L’Ange des ténèbres livre une enquête peu captivante (sur Canal+)

The Alienist Saison 2 - L'Aliéniste Saison 2 : L'Ange des ténèbres livre une enquête peu captivante (sur Canal+)

Après le succès de la première saison, TNT renouvela The Alienist pour une saison 2 qui allait adapter le second roman écrit par Caleb Carr mettant en scène le docteur Lazlo Kreizler (Daniel Brühl), Sara Howard (Dakota Fanning), John Schuyler Moore (Luke Evans) et les frères Marcus (Douglas Smith) et Lucius Isaacson (Matthew Shear).

Intitulée L’Ange des ténèbres, cette histoire s’articule autour du kidnapping d’un bébé. Comme ce fut le cas en saison 1, la nature du crime apparait incompréhensible pour beaucoup. On peut donc penser au point de départ que le schéma allait être le même, que la série va nous proposer de découvrir comment le docteur Kreizler et ses associés dépassent leurs idées préconçues pour explorer les recoins sombres de l’âme humaine.

C’est en quelque sorte le concept de base qui sert bien entendu d’excuse pour revenir sur une période mouvementée. L’angle historique était certainement un atout important de The Alienist au commencement, mais la saison 2 privilégia une approche narrative plus classique qui laisse peu de place à l’examen de la société new-yorkaise de la fin du 19ème siècle.

Dès le début, les scénaristes se montrent peu enclins à renouer avec la dynamique de groupe qui avait été développée autour du Dr Kreizler. Ils installent Sara Howard sur tous les fronts. Elle est désormais à la tête de sa propre agence de détectives. Elle travaille sur des affaires superficielles jusqu’au moment où elle prend en charge l’enquête sur le kidnapping du bébé d’un ambassadeur espagnol. C’est son investigation et elle compte prouver au monde qu’elle sait ce qu’elle fait.

L’approche n’est pas inintéressante au premier abord, étant donné qu’elle évite de répéter l’opposition entre les méthodes de Lazlo et celles de la police. Le souci est qu’il n’y a justement pas vraiment de méthode. On nous aligne une liste de suspects idéaux justifiés par des conflits idéologiques et culturels. Dans la précipitation, ces fausses pistes sont hâtivement éliminées, puisque l’on nous révèle l’identité du responsable à mi-parcours. La seconde moitié de la saison est alors une chasse à l’homme qui devient progressivement très personnelle pour Sara.

Bien que la série se nomme toujours The Alienist, Lazlo Kreizler est placé en retrait. Contemplant ses échecs et ses frustrations, il devient un second couteau contribuant occasionnellement à l’établissement du profil du coupable et n’apportant substantiellement pas beaucoup plus que les frères Isaacson qui restent eux-mêmes sous exploités. John Moore est par contre plus mis en avant, mais il se retrouve pris dans un triangle amoureux, devant choisir entre Sara et sa fiancée, Violet (Emily Barber) — fille illégitime du célèbre William Randolph Hearst (Matt Letscher), puisque la série continue d’intégrer des figures historiques.

John finira par laisser le destin prendre la décision pour lui, tandis que Sara terminera la saison plus déterminée que jamais à prouver au monde qu’elle est le futur de sa profession. Leurs parcours respectifs dominent, mais peu est accompli. Comme le coupable qui ne devient intéressant que dans les deux derniers épisodes. Ironiquement, c’est le retors Thomas F. Byrnes qui est celui qui tirera son épingle du jeu, aidé par l’interprétation du toujours brillant Ted Levine. L’ancien flic qui déteste Kreizler et ses associés débute la saison en continuant à faire ce qu’il faisait avant, mais la termine en ayant visiblement réalisé ses propres limites. Il passe d’ennemi à allié d’infortune quand la violence atteint son paroxysme et qu’il comprend que d’autres méthodes sont nécessaires. La brute épaisse dévoile une humanité inattendue qui intéresse plus que l’inébranlable détermination de Sara Howard.

Cette nouvelle fournée d’épisodes de The Alienist souffre ainsi d’une intrigue plus faible que celle de la première et échoue à exploiter convenablement ses personnages qui étaient pourtant sa force première. Les romances n’aident pas, tout comme la monotonie frustrante du jeu de Dakota Fanning et les trop nombreuses absences de Lazlo.

Sans la qualité de la reconstitution, on pourrait presque parler de bâclage, mais les décors et les costumes sont toujours de toute beauté. Le scénario n’a donc malheureusement pas été aussi soigné avec ses thématiques modernes qui sont forcées sur les devants au lieu d’être exposées en sous-texte. L’intrigue en souffre, tout comme les sujets qui sont exploités dans la précipitation.

Au bout de ses huit épisodes, cette saison 2 de The Alienist a délivré une histoire complète, mais peu substantielle, qui tient principalement la distance grâce à un rythme bien maintenu. Ce n’est pas suffisant pour captiver ou entretenir un intérêt réel pour l’investigation ou les personnages. L’ensemble est alors superficiel et globalement décevant.


Publié en aout 2020, cet article est aujourd’hui remis en avant à l’occasion du début de la diffusion de cette saison 2 de L’Aliéniste en France sur Canal+ ce jeudi 19 novembre 2020 à 21h05.

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