Comme c’était prévisible, Ruxin est insupportable depuis qu’il a gagné la dernière saison de la ligue. Quand l’occasion se présente, les autres acceptent de tricher pour éviter qu’il parte avec l’avantage.
Avec la grève dans le milieu du football américain suite à des négociations difficiles, la saison 3 de The League a failli se faire sans la compétition. L’idée ne serait pas inintéressante à exploiter, bien que sur la longueur, elle risque de ne pas avoir un réel intérêt, car ce qui permet à la série de fonctionner aussi bien, c’est qu’il y a toujours quelque chose pour encourager les personnages à s’envoyer des vannes, à passer des alliances peu concluantes, à être méchants et à perdre tout sens concret des proportions. Globalement, The League sans la ligue, ça ne serait pas la même chose, définitivement.
Heureusement, donc, on n’a pas eu besoin de voir cela se concrétiser cette année, de peu. On retrouve alors tout le monde au moment du draft, comme le veut la tradition. Bien entendu, cette fois, nous avons en plus un Ruxin qui est encore pire que d’habitude – ce qui paraissait pourtant difficile à faire. Les autres vont ainsi mettre toutes les chances possibles de leur côté pour éviter que la situation perdure une année de plus.
Ce ne sera que le premier des mauvais coups joués durant cette saison particulièrement fournie de ce côté-là. Le top est par contre atteint rapidement avec le tournage du film pornographique chez André au début de la saison. Il y aura tout de même d’autres bonnes idées, mais aucune aussi… méchante. En plus, elle explose – figurativement parlant – en pleine face de ceux qui l’ont organisé.
Les dynamiques ne changent donc pas, c’est ce qui fait que la série fonctionne de toute façon. Cela dit, plus le temps passe et plus certains protagonistes paraissent incapables de fournir du véritable matériel intéressant. Pete, tout particulièrement, est encore plus anecdotique qu’en saison 2, ne redevenant pertinent qu’à de rares occasions. Idem pour Taco, mais c’est le concept même du personnage qui est à blâmer – il est presque condamné à rester ainsi indéfiniment.
À l’opposé, Kevin et Jenny se montrent toujours plus solides et ce n’est pas près de changer quand on voit ce qui semble être au programme pour la saison 4. Le couple MacArthur est souvent au cœur des épisodes et apporte une énergie bien distincte aux histoires. C’est la même chose pour Ruxin qui a juste atteint un niveau de mesquinerie difficile à surpasser, bien qu’il y arrive régulièrement. Il est parfois simplement vil et c’est pour ça qu’il est génial. Étonnement, son antagoniste, André, s’en sort également plutôt bien. Il a trouvé son rythme la saison passée et poursuit tranquillement sa route, entre ses dernières lubies douteuses et sa malchance, il parvient quand même à avoir quelques maigres victoires qui sont méritées.
En tout cas, cette saison 3 de The League maintient un niveau satisfaisant et son humour flirte continuellement aux limites du bon goût – les dépassant d’ailleurs occasionnellement. L’ambition générale gagnerait à être légèrement revue à la hausse par moment, mais à ce stade, la série délivre ce qu’elle promet, ce qui fait qu’elle est toujours aussi agréable à suivre, et le sera probablement encore quelques temps.