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The Stand : Un Fléau loin d’être ravageur (sur StarzPlay)

The Stand Serie CBS All Access Episode 1 - The Stand : Un Fléau loin d’être ravageur (sur StarzPlay)

Plus de vingt-cinq ans après la mini-série de CBS, The Stand — classique roman de Stephen King connu chez nous sous le titre Le Fléau — a le droit à une nouvelle adaptation proposée à la semaine par CBS All Access (et disponible sur StarzPlay en France avec un décalage de deux semaines).

Développé par Josh Boone et Benjamin Cavell, avec Owen King en scénariste et producteur sur la série, et Stephen King signant lui-même le scénario du dernier épisode, cette nouvelle version de The Stand en neuf épisodes nous plonge dans un monde post-apocalyptique où doit se jouer un combat entre le bien et le mal.

Plus précisément, une pandémie a éliminé la quasi-totalité de la population humaine en quelques semaines. Seule une poignée de rescapés, dont Mère Abagail qui a 108 ans (Whoopi Goldberg), sont naturellement immunisés contre le virus et sont encore en vie. Ses survivants ont connu l’horreur, mais ils vont bientôt devoir se confronter à leurs pires cauchemars prenant la forme de Randall Flagg, L’Homme en Noir (Alexander Skarsgård), un être inquiétant doté de pouvoirs surnaturels qui rassemble ses propres disciples.

The Stand est l’une des œuvres les plus connues de Stephen King, un fait que l’équipe créative derrière la série a des difficultés à gérer. S’impose d’abord une volonté de briser le schéma linéaire pour se confronter directement au monde post-apocalyptique et nous introduire au plus vite à la communauté de Boulder, dans le Colorado, où se retrouvent les suiveurs d’Abagail — il faut se rendre à Vegas pour trouver le groupe de Flagg. Disons-le, cela a un effet désastreux sur la tension même de l’œuvre qui disparait totalement. Le récit manque de fluidité et de cohésion, et savoir où vont atterrir les personnages diminue l’impact de leur voyage.

Il en découle une première partie de saison plus ennuyeuse que nécessaire, le temps que les scénaristes abandonnent totalement ce subterfuge qui aura fait trop de dégâts. Lorsque vient le moment à l’action de prendre le dessus, il manque une véritable implication auprès des personnages qui n’ont simplement pas été développés. Quand les morts arrivent, peu suscite une véritable réaction.

Dire que l’équipe de The Stand a mal géré sa palette de personnages est presque un euphémisme. Le choix parait avoir été fait de se reposer sur le stéréotype que chacun représente pour imposer le personnage et sa place dans l’histoire, avec des efforts limités pour voir au-delà des apparences.

À l’exception d’Harold Lauder. Le choix particulier a été fait ici de se concentrer plus que nécessaire sur cet adolescent problématique à bien des égards, dont le passé peut jeter un éclaircissement sur certains de ses agissements au mieux alors qu’il ne cesse de franchir des lignes morales qui dissimule son comportement sinistre avec plus ou moins de succès. On ne peut néanmoins que reconnaitre à son interprète Owen Teague d’offrir une riche partition et de porter la grande partie de la minisérie sur ses épaules. D’autres acteurs — comme Greg Kinnear dans la peau de Glen Bateman ou encore Brad William Henke dans celui du hautement attachant Tom Cullen — auraient pu venir l’épauler si on leur avait donné l’espace nécessaire pour. Ce ne sera pas le cas.

Dès lors, on suit cette communauté, où l’on retrouve également le leader Stu Redman (James Marsden), la jeune Frannie Goldsmith (Odessa Young), le vagabond sourd-muet Nick Andros (Henry Zaga) ou encore Ray Brentner (Irene Bedard) avec un certain détachement. Volontairement ou non, les scénaristes vont pousser à demander si finalement, ce ne serait pas mieux de se rendre à Vegas, auprès de Randall.

Cette adaptation de The Stand nous présente un Las Vegas où les excès sont embrassés et où les personnages sont majoritairement des têtes à claques. La juxtaposition des deux communautés est à peine existante, et il est difficile d’avoir envie de s’attarder dans l’une ou l’autre. Mother Abagail est une figure trop distante, et Randall Flagg frôle la caricature du Mal qui use presque trop de violence pour faire son point. Ni l’un ni l’autre ne parvint à totalement convaincre. Reste, du côté des forces obscures, Nadine Cross (Amber Heard), manipulée par Flagg, cherchant parfois à s’extirper de son emprise pour mieux plonger en enfer, si on peut dire. Une histoire tragique qui, lorsque sa conclusion arrive, manque malheureusement d’intensité.

D’une certaine manière, Harold ou Nadine sont les parfaites incarnations d’une œuvre interrogeant sur la nature même de l’humanité, et d’un combat perpétuel entre le bien et le mal. De l’autre, les scénaristes survolent tellement les évènements, majeurs ou non, que rien de profond ou symbolique ne peut en émerger. Au final, la nature violente de l’homme ne disparait pas et son manque d’imagination conduit simplement à une reproduction de ce qui était déjà en place plutôt qu’à la création d’un nouvel environnement pour les survivants. Et The Stand illustre parfaitement ce point : elle est aussi peu imaginative dans son exécution que les personnages qu’elle met en scène.

Au final, cette nouvelle adaptation de The Stand échoue à nous plonger dans ce monde post-apocalyptique et donner corps à une confrontation notable entre le Bien et le Mal. Ce Fléau n’a au final rien de ravageur.

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