Aller au contenu
Séries Underground : À la recherche de la liberté (Pilote)

Underground : À la recherche de la liberté (Pilote)

underground saison 1 episode 1 - Underground : À la recherche de la liberté (Pilote)

Comme Fabien le disait il y a peu, WGN America ne s’est pas imposée dans un genre particulier depuis qu’elle s’est mise à produire des séries originales. Ses productions ont en commun le fait de s’intéresser à des communautés obligées de cohabiter.

Sa dernière nouveauté en date Underground s’inscrit dans cette logique. J’ajouterais alors que les séries de la chaine ont également une qualité visuelle qui est admirable et une volonté de raconter des histoires qui sont riches et poussent sans conteste à réfléchir.

L’Amérique moderne est ravagée par la question du racisme, celle-ci étant profondément ancrée dans leur société. On ne cesse d’ailleurs de nous parler de la piètre représentation des minorités raciales sur le petit ou le grand écran (#OscarsoWhite) qui expriment un problème plus profond qui implique des changements profonds dans le système pour que les choses évoluent.

C’est pour cette raison que le remake de Roots sur History se révèle sûrement l’un des plus légitimes. Au-delà des découvertes historiques, il y a un réel besoin de relater de nouveau cette histoire, de mieux revenir sur ces heures sombres de l’Amérique.

WGN America ayant un penchant pour décortiquer l’histoire de son pays, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’elle se tourne également vers cette période. Underground est alors une création de Misha Green (Sons of Anarchy) et Joe Pokaski (CSI) qui propose de nous raconter la fuite d’un groupe d’esclaves noirs d’une plantation en Georgie.

Sous un soleil pesant, Noah (Aldis Hodge) est posé comme le leader du groupe qui est décidé à trouver la liberté et s’organise en conséquence. Les noirs étant considérés comme des propriétés, l’idée de traiter l’évasion d’un groupe d’esclaves comme une sorte de cambriolage, avec le besoin de former une équipe pour le succès de l’opération, se révèle plus qu’inspiré.

Cette introduction d’Underground nous amène donc sur la plantation Tom Macon (Reed Diamond) et s’attèle à bien nous signifier la place de chaque protagoniste dans ce décor. Même ceux qui se présentent comme des électrons plus indépendants sont plus connectés qu’on ne pouvait le penser. Le procédé peut paraitre facile, mais avec un premier épisode d’une heure, le récit se déroule avec une fluidité impressionnante qui, à l’image d’un thriller, possède quelques retournements de situation efficaces.

Underground joue dès le départ avec certaines attentes, conscients de la manière dont on labellise justement un personnage pour dépeindre des rapports de force qui sont ambigus. On n’évite pas un soupçon de stéréotype qui est difficilement évitable dans un tel contexte. Les jalousies, les idéaux et les situations familiales sont employés pour mieux définir les motivations de chacun.

L’ensemble est porté par une réalisation qui vogue entre l’intimiste et le récit plus épique pour donner de l’ampleur aux évènements. L’emploi d’une musique anachronique (quelque chose d’assez courant sur WGN America finalement) se révèle majoritairement inspiré, à l’image de la scène d’introduction où cela participe à rendre la course de Noah plus oppressante.

Quelques effets artificiels de mise en scène sont injectés (surtout dans la dernière partie), mais Underground délivre sans aucun doute une première heure plus que soignée, très bien exécutée et véritablement accrocheuse.