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Person of Interest : Harold Finch, le génie qui vous voulait du bien

Harold Finch Person of Interest - Person of Interest : Harold Finch, le génie qui vous voulait du bien

La rétrospective Person of Interest arrive à son terme, mais on ne peut pas fermer ce chapitre sans rendre un dernier hommage à l’inventeur de la Machine. Les séries américaines ne sont définitivement pas en manque de génies qui peuvent tout faire avec leurs claviers. Ils se connectent à internet et contrôlent le monde, un hack après l’autre. Certes, ils sont rapidement devenus un stéréotype qui n’est rien de plus qu’une source sans fin de facilités scénaristiques qui ne demandent qu’à être utilisées. Heureusement, il y a des exceptions.

Person of Interest nous a ainsi offert Harold Finch, interprété par Michael Emerson. Génie indiscutable et hacker hors pair, il a tout d’un cliché ambulant. Sur papier tout du moins, car derrière ses airs de gentil professeur aux doigts magiques se cache un homme blessé et un visionnaire qui a plus à apporter au monde qu’une série de raccourcis narratifs pour faire avancer l’intrigue de la semaine.

D’ailleurs, Harold n’a pas peur de s’éloigner de ses écrans pour agir quand il le peut, même si ce n’est pas vraiment ce qu’il faisait au point de départ. Après tout, la série de Jonathan Nolan débute avec l’introduction de sa Machine, une intelligence artificielle qu’il a créée pour détecter quand un attentat va être commis afin de pouvoir l’arrêter. Cela dit, sa Machine voyait tous les crimes et, même s’il a tenté de fermer les yeux sur les innocents qui auraient pu être aidés, il a fini par prendre ses responsabilités et il se mit à combattre le crime — un numéro par semaine, il sauva des vies et la liberté d’agir et de penser des Américains et du monde.

L’histoire d’Harold Finch est bien plus complexe que cela. C’est pour cette raison qu’il s’est progressivement imposé comme étant un de ces grands personnages de séries qui mérite que l’on écrive sur lui.

Né dans l’Iowa où il est élevé sur une ferme par son père, il se révèle être un enfant prodige avec un talent certain pour l’ingénierie mécanique et l’informatique — du moins, pour ce qu’était l’informatique à cette époque. Comme tous les hackers de son temps, il commença par pirater la compagnie de téléphone, mais ce sont les premiers signes de démence montrés par son père qui vont le pousser dans la bonne direction. Il se mit à construire les bases de ce qui deviendra plus tard une intelligence artificielle. Malheureusement, les voies qu’il explore le forceront à vivre sous de fausses identités et, même s’il n’a jamais pu sauvegarder les souvenirs de son père, il ne perdit jamais son désir d’aider les autres, qu’il soit obligé de le faire dans l’anonymat ou en public.

Person of Interest est une des dernières séries modernes dont les personnages ont réellement été transformés par les attentats du 11 septembre 2001. Pour Harold, ce fut le déclic qui le poussa à développer sa Machine avec l’aide de Nathan Ingram (Brett Cullen), son ami, sa conscience et son plus grand échec.

Harold Finch échoua à sauver son père, échoua à sauver Nathan, échoua à sauver Jessica (Susan Misner) – le grand amour de John Reese (Jim Caviezel), son ami et collaborateur dans son combat contre le crime à New York – et a été obligé de se faire passer pour mort pour finalement réussir à protéger Grace Hendricks (Carrie Preston), sa fiancée.

Il est définitivement un homme blessé qui est à la recherche de sa rédemption, mais qui ne croit pas la mériter. Aussi intelligent qu’il puisse être, aussi puissante que sa Machine soit devenue, Harold Finch est avant tout un être faillible et c’est ce qui en fait un si bon personnage.

Après 5 saisons de Person of Interest, Harold a tout de même réussi à faire la paix avec lui-même. D’autres ont laissé leur vie, mais c’est en acceptant qu’il ne pouvait pas sauver tout le monde qu’il finit par trouver le moyen de recommencer à vivre.

Harold Finch était l’âme et la conscience de la série, mais également un écho des peurs et de conflits qui ont tiraillé l’Amérique post-9/11. De ses excès et dérives sécuritaires est né le besoin de se battre pour ceux qui ne pouvaient pas le faire, mais surtout, celui de protéger la liberté. C’est une mission compliquée pour un homme seul, mais certainement du bon matériel pour une série.

Person of Interest n’aurait jamais été la réussite qu’elle a été sans Harold Finch, ce génie qui voulait faire un monde meilleur.