Le décor peut changer, mais une saison de Homeland suit une structure qui se répète et la septième ne déroge pas à la règle. Pourtant, alors qu’il ne reste que trois épisodes après celui-ci et que l’on entre ainsi dans la dernière ligne droite, Carrie évolue encore en roue libre.
Du moins, elle perd doucement, mais surement, le contrôle. Habituellement, la carte de la bipolarité est sortie en début de saison et est rangée rapidement. L’originalité cette année est donc qu’elle est restée sur la table tout du long. Ce ne fut pas un choix toujours très glorieux, mais on peut au moins reconnaitre que les scénaristes vont au bout de leur idée.
Ainsi, alors que Dante est désormais à l’hôpital et que les Russes réalisent la gravité de sa situation, Saul obtient enfin ce qui lui manquait pour reprendre le dessus. Yevgeny tente malgré tout de sauver ce qui peut l’être de son opération. Cela laisse Carrie au milieu, avec un peu de temps libre pour s’occuper de ses affaires personnelles, avant que son monde s’écroule entièrement autour d’elle.
À ce stade, cette saison 7 de Homeland allait sans surprise passer à la vitesse supérieure pour changer la donne avant de s’engager dans les derniers épisodes. C’est donc exactement ce qui se produit ici grâce à l’équipe de Saul qui utilise une information fournie par Dante pour récolter le fruit de leur labeur.
Le vent tourne, mais cela ne se fait pas de manière explosive. Au contraire, même si les sourires sont évocateurs, les découvertes réalisées sont presque traitées comme étant secondaires face à ce qui se joue à côté.
L’accent se porte ainsi plus sur le sénateur Paley qui comprend qu’il n’a été qu’un pion dans le jeu des Russes et Yevgeny qui prend conscience que tout son travail est sur le point d’être anéanti. Ce sont deux personnages qui, jusque-là, gagnaient sur toute la ligne et qui viennent d’être violemment bousculés par la réalité de la situation.
Les voir paniquer confirme bien que cette saison est en train de négocier un virage important, mais cela était donc attendu… puisque nous sommes 4 épisodes avant la fin. Les scénaristes de Homeland tentent néanmoins d’employer leur prévisibilité à leur avantage en ne misant pas sur tournant pris par l’intrigue, mais sur la tension qui est ainsi générée.
Cet épisode 9 accroche en effet, et ce, de manière surprenante, car il donne envie de voir Yevgeny s’en sortir la tête haute alors que le sol se dérobe sous ses pieds. C’est un étrange parti pris, mais cela vient peut-être du fait que l’histoire de Carrie et de sa famille devient vraiment pénible à suivre et les Russes apportent au moins une distraction rafraichissante.
Quoi qu’il en soit, cette saison 7 de Homeland parvient à rester assez consistante avec son intrigue principale qui montre que la formule est encore efficace, même si elle vieillit un peu. Si seulement quelque chose pouvait être fait pour que Carrie ne soit plus réduite à être aussi instable, car cela devient ridicule après toutes ces années.
