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Jessica Jones Saison 1 : Du bourbon et des femmes (sur TF1 Séries Films)

960 - Jessica Jones Saison 1 : Du bourbon et des femmes (sur TF1 Séries Films)

Alors que Netflix vient d’annoncer l’annulation de Jessica Jones et que l’on attend maintenant la mise en ligne de la troisième et dernière saison, TF1 Séries Films nous ramène au début, avec la diffusion de la première saison à partir de ce vendredi 22 février 2019 à 21h00. L’occasion de revenir ainsi sur ces premiers épisodes, également disponible sur Netflix.

Inspirée du comic book Alias et du personnage créé par Brian Michael Bendis, la série nous raconte la vie de Jessica Jones (Krysten Ritter), ancienne héroïne devenue détective privée après le traumatisme d’avoir été sous le contrôle de Kilgrave (joué par l’excellent David Tennant), un homme capable de manipuler les esprits et qui en abuse. Une histoire qui peint dès le départ le personnage de Jessica et l’univers dans lequel elle évolue d’une noirceur beaucoup plus marquée que le reste des histoires de l’univers cinématographique Marvel.

Rapidement, Jessica nous emporte dans son sillage pour nous divertir tout en s’attaquant à des thématiques difficiles et émotionnellement chargées. En ce sens, cette première saison est essentiellement tournée vers le traumatisme laissé par une relation abusive et les difficultés pour s’en sortir. Si cela est fait de manière littérale avec Kilgrave et les dons qu’il possède, Jessica Jones ne tombe jamais dans le pathos et voit ses victimes devenir proactives à défaut d’être complètement englouties par ce choc émotionnel. L’idée n’est pas forcément d’attirer l’attention sur un problème malheureusement présent dans notre société, mais de s’en servir positivement. En poussant un peu, le parallèle peut également s’appliquer à l’héroïsme de Jessica, créé par cette décision de faire face à son traumatisme.

L’idée est d’autant plus renforcée par la prédominance de personnages féminins qui ne se laissent définitivement pas marcher sur les pieds et qui prouvent qu’elles n’ont pas besoin de super-pouvoirs pour s’en sortir. Trish « Patsy » Walker (incarnée par une Rachael Taylor au meilleur de sa forme) en est l’exemple le plus flagrant. Meilleure amie de Jessica, elle refuse d’être mise sur le carreau et se développe en parallèle, au-delà du stéréotype de la sidekick. Un choix qui ne s’applique malheureusement pas à Hoggarth (Carrie Ann-Moss) qui hérite d’un matériel assez trouble et peu intéressant. En fait, son arc narratif semble presque ne pas avoir sa place dans l’univers de Jessica Jones et cela même si elle se montre un minimum utile pour faire avancer les choses dans le bon sens.

Dans son intégralité, cette première saison Jessica Jones se montre assez solide, même s’il reste encore des choses à améliorer. Bien que des erreurs de parcours soient perceptibles ça et là, le plus gros point noir vient probablement du fait que la série – comme certaines autres séries Netflix – ne commence réellement à devenir grisante qu’après son premier tiers. Au vu de la longueur des épisodes, le fait que les premières heures tentent de poser trop lourdement les bases de l’univers en délaissant quelque peu ce qui est censé rendre le show accrocheur peut être un frein à l’implication.

Fort heureusement, les épisodes 8 et 9 viennent prouver que l’équipe créative ne perd jamais de vue la destination vers laquelle se rend Jessica et, si le season finale est légèrement en dessous de ce qu’il était possible d’attendre, il conclut l’ensemble sur une note qui fait honneur au personnage et qui ouvre de nouvelles portes pour la suite, pour une saison 2 quelque peu différente.