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Power saison 4 : Au nom du père, du fils et de la sainte vengeance

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Power Saison 4 Ghost - Power saison 4 : Au nom du père, du fils et de la sainte vengeance

Cette saison 4 de Power démarre avec une image forte : James St. Patrick derrière les barreaux, à la totale merci d’une justice qu’il a réussi à fuir jusque-là tant bien que mal.

La première moitié de cette saison se concentre ainsi sur les efforts mis en place pour l’innocenter d’un crime qu’il n’a pas commis. Sans réelle surprise, cette inculpation non méritée ne parait être qu’un volet de plus dans la chute de l’homme d’affaires. La suite ne dément pas cette théorie avec l’accumulation d’éléments qui paraissent mener à coup sûr James vers un écroulement de son empire, incluant sa propre famille.

Le résultat : une saison qui va vite — parfois un peu trop — en faisant l’impasse sur l’approfondissement des personnages secondaires (Tasha, Kanan). Bien qu’également reléguée au second plan, Angela s’en sort avec plus d’éclat, mais on peut regretter qu’elle n’ait pas son existence propre en dehors de « Jamie », ce qui lui fait prendre des décisions contraires à la loi de manière parfois un peu désinvolte, quand on sait qu’il est si facile de remonter à elle.

Autre signe d’une écriture occasionnellement légèrement bâclée, des bouleversements clef de la narration sont réduits à n’être que de simples twists. Néanmoins, l’avantage d’un rythme effréné est la résolution de certaines lignes scénaristiques qui s’étirent depuis quelques saisons. Ce qui laisse de la place pour de nouvelles péripéties !

Au-delà de la construction de l’histoire, il est intéressant de s’attarder sur deux thèmes majeurs cette saison 4 de Power qui donnent leur nom à cet article : la transmission filiale et la vengeance.

La transmission filiale tout d’abord et l’idée de pérennisation d’un empire. Cette métaphore jalonne le déroulement de l’histoire en présentant Ghost comme un puissant sur le départ à qui il faut un successeur. Dre et Tariq sont alors ceux qui marquent le rythme de cette course à la succession — de manière politique et raisonnée pour l’un, de façon chaotique et involontaire pour l’autre. L’axe narratif est assez bien exploité ici, stimulant une tension allant crescendo à chaque épisode.

Si l’intelligence et les prises de risque de Dre ravissent, la crise d’adolescence de Tariq agace vertement. Sans parler d’un Tommy pas très futé tout au long de cette saison qui se retrouve laissé sur le bord de la route. Néanmoins, ce dernier n’échappe pas lui-même à la métaphore de la transmission en devenant l’héritier légitime d’un père-gangster aux bras longs malgré les barreaux de sa cellule. Une force bienvenue pour retrouver une position décente dans la course. Évanescent à défaut de fer, on est tenté de se demander qui finira sur le trône l’année prochaine.

Vient ensuite la vengeance. Froide, glacée, chaude, frémissante, elle est mangée ici à toutes les sauces et n’a pas toujours bon goût. De nombreuses faiblesses scénaristiques sont à noter pour ce qui aurait pu donner une étoffe nettement plus dramatique à cette saison.

Angela réussit à nous transmettre sa satisfaction au moment où elle venge la mort de Greg. En dehors de ça, on est vite déçu. Ce qui entoure Tariq perd très rapidement en saveur alors qu’il y avait matière à produire une tension narrative plus prenante. Et que dire du traitement de l’histoire quand cela devient extrêmement personnel pour Ghost dans le dernier acte de cette quatrième saison de Power ? Que ce soit le jeu de certains acteurs ou la chasse à l’homme, il y a de quoi rester sur sa faim.

En parlant de jeu d’acteur, cette saison ne sauvera pas le talent de 50 cent et la matière donnée au personnage de Kanan n’est en rien d’une grande aide. Il serait peut-être temps de réparer l’erreur scénaristique de la saison 2 en faisant réellement disparaître son rôle qui n’apporte plus rien d’intéressant à Power. Tasha n’est pas non plus épargnée par ce défaut d’incarnation. Mise en lumière par son aventure extraconjugale (encore), elle peine à se distancer de sa figure d’épouse bafouée dont l’occupation des journées nous semble encore obscure… Espérons qu’une échappatoire se dessine la saison prochaine avec son nouveau soupirant.

Au bout du compte, rien ne va plus depuis que James St. Patrick a choisi d’entrer dans le droit chemin. Ce monde d’où il tient tant à s’échapper le prend en étau entre les conséquences d’un trône demeuré vacant et le constant rappel de son passé. Malgré quelques faiblesses scénaristiques, cette saison 4 de Power reste entrainante et se regarde au moins avec toujours autant de plaisir.

A noter que les trois premières saison de Power seront finalement bientôt disponibles en DVDs.

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