La Crise est bientôt là, et Barry Allen a fait tout ce qu’il pouvait pour préparer son équipe à un monde sans le Flash. Les scénaristes de The Flash ont cependant une ultime épreuve à faire vivre à leur super-héros avant que le cross-over évènementiel ne se produise.
L’épisode précédent se terminait avec le Dr Ramsey Rosso attaquant Ralph. On reprend au cœur de l’action, avec la confrontation entre les deux hommes qui mettra la vie de Dibny en danger et poussera ainsi Barry à intervenir. En découle alors pour lui un combat interne mettant à l’épreuve ses convictions, une lutte pour l’âme du super-héros.
Bien que l’équipe créatrice de The Flash se repose sur des rouages narratifs classiques (en nous entrainant dans la tête de Barry Allen), la construction aide à développer une véritable tension ; l’ensemble est par ailleurs servi par une réalisation et une composition musicale efficaces. Si tout ne fut pas convaincant d’un bout à l’autre, cette première saison a su offrir une progression intéressante à Rosso pour en faire un antagoniste convaincant et cet épisode récolte les fruits de ce qui a été semé auparavant. Cet épisode de The Flash combine ainsi les composants de cette saison pour créer des enjeux crédibles. Un exercice qui n’a pas toujours été réussi jusque-là, mais qui touche au but grâce à Bloodwork. Physiquement, la matière noire l’a transformé et le rend par extension plus inquiétant et dangereux.
Pourtant, tout ou presque se passe dans la tête de Barry Allen, qui lutte pour éviter de tomber sous le contrôle de Ramsey. Dans cette confrontation, la Speed Force — sous la forme de la mère de Barry — vient plaider sa cause avec des arguments un peu faibles. Quelques images lorgnant du côté plus horrifique sont présentes (la scène du repas), mais les doutes sont insinués de façon progressive. Et il est sincèrement plaisant de voir que Barry est irrité par la manière dont la Speed Force le manipule en utilisant des décors réconfortants ou l’image de sa mère. Car, il y a vraiment de quoi trouver cela agaçant.
En somme, si Barry a pris le temps de préparer les autres membres de son équipe, cet épisode de The Flash confronte son speedster à la réalité qui l’attend et à la frustration qui en découle face à tous les sacrifices qui doivent être faits. Tout avait été mis en place pour nous signifier que c’était une évidence, Barry était juste ce genre de héros à accepter qu’il devait se sacrifier. Les scénaristes exploitent donc intelligemment les failles dans cette logique, car même en étant un héros, on ne peut éviter les doutes et l’angoisse face à la mort et la tragédie. Pour ceux qui regardent Arrow, on notera une symétrie dans les thématiques, avec cette notion de sacrifice, si ce n’est que le chemin emprunté n’est naturellement pas le même.
Au milieu de tout cela, l’intrigue secondaire nous annonce sur sorte de conspiration. On peut imaginer que cela sera au cœur de la deuxième partie de cette saison 6 de The Flash, cela participant à donner une véritable place à Allegra, qui en découvre un peu plus chaque jour sur l’univers secret de sa patronne.
The Flash se prépare donc à boucler sa première partie de saison avant la Crise en nous offrant un double épisode majeur. Cette première partie pose les enjeux pour la seconde avec succès en entrainant Barry Allen dans une direction originale et qui nous promet ainsi une confrontation digne de ce nom avec Bloodwork.