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The Knick : les symptômes du progrès (2.01)

The Knick Saison 2 Episode 1 - The Knick : les symptômes du progrès (2.01)

Il ne semble pas qu’il y ait grand-chose à redire sur The Knick de manière générale. Le lancement de cette saison 2 le confirme. Quelque temps a passé, on retrouve tous les personnages. De nouvelles situations sont mises en place, d’autres sont désamorcées. C’est très chirurgical dans la mise en perspective des enjeux, ce qui aide à réévaluer les rapports de force qui ont légèrement évolué depuis la dernière fois que nous avons regardé la série.

D’une certaine manière, tout change, mais le show reste le même. The Knick continue de nous proposer ses personnages qui luttent pour faire ce qu’ils pensent à être le bien tout en étant rongés par leurs propres ambitions. Bien entendu, dans l’état, leur plus grand ennemi est l’époque dans laquelle ils vivent. Algie (Andre Holland) dont l’arrogance est tenue en laisse par le racisme de son temps ou encore Cornelia (Juliet Rylance) qui tente d‘aider des malades alors que tout le monde veut qu’elle reste à la maison à faire des bébés continuent d’illustrer le propos brillamment. Malgré tout, c’est Sister Harriet (Cara Seymour) qui apporte une réelle sensibilité dans ce registre. Le sort qui lui est réservé est cruel et injuste. Voir Cleary (Chris Sullivan) chercher à la sortir d’affaire a un impact émotionnel tangible. Idem avec la détresse d’Everett (Eric Johnson). Il est le dernier qui devrait susciter de la sympathie, car il incarne justement le standard de l’époque qui empêche Algie et Cornelia d’obtenir la place qu’ils méritent, mais il a tout perdu et est obligé de prendre des décisions drastiques qui nous en révèlent plus sur lui en un épisode que toute la première saison avait pu le faire.

Malgré tout, si The Knick est intéressante au niveau de ses thématiques et nous propose des personnages complexes qui sont parfois aussi attachants qu’ils peuvent être enrageants, elle a plus en elle à offrir. On en revient une nouvelle fois à la réalisation de Steven Soderbergh. Sa mise en valeur des comédiens n’a d’égale que son talent pour créer des ambiances. L’éclairage naturel est de toute beauté et injecte de la vie dans chaque plan. Le traitement des couleurs est d’ailleurs sublime dans cette reprise, manipulant l’atmosphère de chaque scène pour développer un sous-texte.

Ainsi, au moment Cornelia se rend à Chinatown pour aider les malades, l’air semble lui-même toxique. À l’opposée, quand Thack (Clive Owen) se désintoxique et respire l’air marin, la pureté en ressort.

the knick S02E01 - The Knick : les symptômes du progrès (2.01)

the knick S02E01b - The Knick : les symptômes du progrès (2.01)

Malgré tout, Soderbergh ne nous livre pas un de ses plans à couper le souffle. Il préfère éviter la fioriture et livre des coups de poing au lieu de nous proposer un ballet. Après tout, si Thack n’est pas là pour danser, le style doit changer. Celui de Cliff Martinez aussi. Sa musique qui contribua grandement à établir l’identité de The Knick en saison 1 était brillante. Dans ce season premiere, elle est parfaite. Indiscutablement en osmose avec la caméra de Soderbergh, elle ne se contente plus d’accompagner, elle prend les commandes, impose le ton et redéfinit le rythme des scènes. Il n’est pas question de variantes sur un même thème, mais bien d’une composition unique qui, à son tour, ajoute son sens de lecture aux scènes.

Si le lancement de cette seconde saison est une bonne indication, The Knick pourrait bien se surpasser sans difficulté, et ce, en dépit du niveau élevé de la première saison. Toute l’équipe technique ne tâtonne pas pour retrouver ses marques et les acteurs profitent d’un scénario qui est bâti sur leurs forces. Il n’était ici question que de remettre la machine en route, les choses sérieuses n’ont pas réellement commencé, et la série tourne pourtant déjà à plein régime. C’est ce qui s’appelle un retour sans faute.