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Bloodline, Saison 1 : On ne choisit pas sa famille

Bloodline Saison 11 - Bloodline, Saison 1 : On ne choisit pas sa famille

La famille Rayburn se réunit à l’occasion d’un anniversaire et le retour de Danny, l’ainé, va bousculer leur univers en apparences parfait. Danny dit vouloir regagner sa place auprès des siens, mais les réticences de son père, de ses frères et de sa sœur vont ramener à la surface des souvenirs douloureux.

Avec Bloodline, Netflix nous propose un drame familial signé par Todd A. Kessler, Daniel Zelman et Glenn Kessler, les créateurs de Damages. Ceux-ci nous introduisent au clan Rayburn, des gens bien sous tous rapports, à l’exception du mouton noir, Danny. Dès le début, on sait que cela va mal finir pour lui. Le reste de la saison est donc là pour nous entrainer vers l’inévitable.

Entre un secret de famille datant de plusieurs décennies et des mensonges bien récents, les Rayburn possèdent indéniablement de bonnes bases pour rendre n’importe quel repas de famille un tant soit peu tendu. À dire vrai, ils passent difficilement un moment ensemble sans qu’une pointe de tension se fasse sentir, en général quand il est temps de parler de Danny.

Incarné par Ben Mendelsohn, Danny est donc celui par qui le malheur arrive. Cela est dit de la manière la plus explicite qui soit dès le pilote. Il n’y a dès lors pas de place pour le doute, même si les scénaristes cherchent désespérément à jouer avec les apparences pour créer des zones d’incertitudes. Ils paraissent néanmoins abandonner cette approche à mi-parcours, comme avec d’autres éléments narratifs. Les flashforwards par exemple, disparaissent après avoir été inutilement intégrés dans les premiers épisodes, pour mieux revenir de façon presque aléatoire ici ou là. Cela est symptomatique du principal problème de Bloodline, son incapacité à s’affirmer comme étant un drame familial ou un thriller policier. On navigue entre les deux, ce qui force une dose de mélodrame au côté d’une enquête qui ne prendra jamais pleinement forme.

Le souci est que les scénaristes sont à juste titre fascinés par Danny. Mendelsohn est simplement excellent dans le rôle – rappelant sa troublante performance dans Animal Kingdom – et ne trouve face à lui que Kyle Chandler dont le charisme naturel s’impose comme étant un atout de taille. Ce dernier incarne John, le frère qui veut toujours bien faire pour ses proches, même si Danny rend son existence impossible. Ils passent la saison à se courir après, pour des raisons que l’on tente de nous expliquer à l’aide d’un mystère qui se dévoile progressivement autour de la mort de leur sœur quand ils étaient jeunes.

Bloodline possède ainsi une dynamique intéressante en son cœur. Malheureusement, rien ne parvient à réellement devenir digne d’intérêt autour. Entre notamment les autres Rayburn qui peinent à s’affirmer et la partie policière qui se développe sans panache, aucun autre élément dominant de cette première saison ne réussit à ajouter de la substance à toute cette histoire. Cela se ressent sans tarder, car les épisodes paraissent tous bien plus longs que nécessaire, ne s’arrêterant jamais au meilleur moment pour donner envie d’enchainer sur le suivant. Difficile de rester captivé, en particulier quand réapparaissent les flashforwards qui ne font que rappeler qu’il va se passer quelque chose d’important, mais pas avant un certain temps encore.

Jamais aussi captivante qu’elle semblait capable de l’être, cette saison 1 de Bloodline n’a finalement que peu à raconter. En misant sur l’ambiance pour donner le change, les scénaristes ont de la peine à aller au bout de leur histoire, ne lui offrant d’ailleurs pas une fin nette, préférant rouvrir des voies pour continuer à mettre en avant la seule chose qu’ils ont su parfaitement illustrer : dans une famille, on se ment pour se protéger, mais cela finit par faire plus de mal que la vérité. Passer cela, Ben Mendelsohn et Kyle Chandler ont fait ce qu’ils pouvaient, mais ce n’était pas suffisant pour sauver cette ennuyeuse débâcle.