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Séries Hannibal Hannibal : Comme un animal (Shiizakana – 2.09)

Hannibal : Comme un animal (Shiizakana – 2.09)

Hannibal 2x09 - Hannibal : Comme un animal (Shiizakana - 2.09)

L’équipe de Jack Crawford enquête sur des meurtres en apparence commis par des animaux contrôlés par un homme. Will rencontre des difficultés à gérer son instinct meurtrier. Margot Verger prend contact avec lui pour parler de leur psychiatre.

Après que les compteurs aient plus ou moins été remis à zéro il y a de ça deux épisodes, cette seconde saison d’Hannibal a changé de tonalité et embrasse encore plus fortement sa propension à la métaphore et au double sens.

Shiizakana s’inscrit dans cette progression qui expose avec persistance une thématique qui est à présent récurrente : la métamorphose. Hannibal désire que Will devienne le tueur qu’il est au fond de lui. D’une certaine manière, il voit en lui un semblable et tente de le guider pour qu’il accepte cela. Hannibal veut un ami.

Will : Adapt. Evolve. Become.
Hannibal : Yes.

L’intrigue du jour s’impose donc autant comme une étape de plus à franchir pour Will qu’une illustration de ce qui est à venir. Bien entendu, la série de Brian Fuller se voulant être aussi visuelle qu’intellectuelle, nous rencontrons un tueur assez unique dans son genre qui possède un talent pour la mise en scène et les explosions de sang. Il n’en fallait pas de moins pour parler du prédateur qui sommeille en Will – mais aussi en Hannibal et même en Margot.

Néanmoins, l’affaire de la semaine est également là pour servir un autre but ou, plutôt, pour soulever une question particulière : combien de patients Dr Lecter a-t-il encouragés à tuer ? C’est à ce niveau que Margot joue un rôle qui n’est pas inintéressant, même si la coïncidence est quelque peu poussive. La jeune femme a le mérite d’afficher une intelligence et une dose de curiosité qui rendent sa participation plus qu’intrigante, et qui lui permettent de ne pas être réduite à n’être qu’un accessoire de plus dans l’argumentaire qui prend forme sous nos yeux. Le sujet gagne en tout cas à être creusé, tout particulièrement quand on voit sur quelle fine ligne Will progresse désormais.

Au moment où il a retrouvé sa liberté, ses motivations étaient bien plus claires qu’elles ne le sont à présent. Il est cependant nécessaire de se demander si on ne cherche pas à nous guider dans une fausse direction. Encourager Will à se transformer en prédateur n’est peut-être au final qu’une supercherie destinée à berner Hannibal. Quand on se souvient du dialogue entre Will et Jack au début de l’épisode Su-zakana (2.08), l’évolution de la relation Will/Hannibal prend une perspective troublante.

D’une certaine manière, Hannibal est la proie et il donne à celui qui le chasse de quoi réaliser tout son potentiel, ignorant qu’il se dirige de cette manière vers sa propre perte. Néanmoins, c’est un jeu compliqué et Will parait avoir des difficultés à ne pas se perdre. La tentation est grande. Cela dit, Peter Bernardone (Jeremy Davies) est clairement là pour rappeler à Will qui il est véritablement. Ainsi, l’épisode précédent prend de plus en plus la forme d’un avertissement, un rappel bien concret de ce qui s’est déjà produit une fois et de ce qui ne doit pas se répéter.

Will doit évoluer pour réussir à atteindre son but et à ainsi faire tomber Hannibal pour ses crimes, mais Shiizakana est là pour nous dévoiler la complexité de la tâche et les dangers de la tactique choisie. Cette façon d’exposer les enjeux n’est pas la plus claire qui soit, on n’en attend pas moins de la série, mais elle aurait gagné à faire naitre moins de confusion. Les lignes se brouillent de tous les côtés et cela tend à donner jour à une certaine forme de digression qui attaque quelque peu le rythme de l’épisode. La fluidité de sa construction en souffre alors un peu, les scénaristes étant visiblement trop focalisés sur ce qu’ils tentent d’accomplir qu’ils prennent parfois des raccourcis trop faciles pour nous emmener là où ils le désirent. Ce n’est pas un réel handicap, mais cela entame malheureusement légèrement le plaisir du visionnage. Espérons que cela ne devienne pas une habitude.

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