Un jour Teresa Mendoza (Alice Braga) s’est réveillée, rattrapée par le monde violent dans lequel elle vivait. Maintenant, en saison 2 de Queen of the South, elle arrête d’essayer de survivre. Elle prend le contrôle.
Une évolution logique pour la série de M.A. Fortin et Joshua John Miller qui est désormais entre les mains de Natalie Chaidez (12 Monkeys, Hunters), mais une évolution qui ne se fait pas sans douleur. Il faut dire que changer de showrunner n’est jamais aussi fluide et simple qu’on pourrait l’espérer.
Queen of the South revient donc avec une histoire qui échoue en partie à profiter de l’élan pris à la fin de la première saison, mais qui parvient à finalement rebondir. Ainsi, quand nous retrouvons Teresa, elle doit définir sa nouvelle position aux côtés de Camila Vargas (Veronica Falcon), la baronne de la drogue avec laquelle elle s’est associée, et cela mène à une approche très répétitive.
Dans chaque épisode, Teresa acquiert en quelque sorte des points d’expériences. Elle apprend comment on monte un cartel. Le souci est que cela ne fonctionne pas. L’entreprise de Camila prend l’eau, sans cesse attaquée par les hommes de Don Epifanio (Joaquim de Almeida). Les alliances ne mènent pas loin, les contrats sont difficiles à tenir. Bref, la série vend l’idée que l’on suit des barons de la drogue et l’on assiste à la place à la montée douloureuse d’une start-up dirigée par des personnes peu commodes qui semblent improviser en permanence, tout en répétant qu’ils sont aux commandes.
L’approche est rapidement fatigante, les enjeux sont redondants et ce n’est pas le retour d’El Guero (John Ecker), le grand amour de Teresa, qui aide à redresser la barre.
Le problème est que Natalie Chaidez savait où elle désirait aller, mais tarda à affirmer l’angle qu’elle voulait suivre pour emmener Queen of the South où l’on espérait la retrouver. Concrètement, quand l’équipe créative commence à se souvenir que la série est au sujet de l’ascension de Teresa et non à propos des querelles de la famille Vargas, le show retrouve sa force.
La seconde moitié de la saison cherche alors maladroitement à se distancer des problèmes des Vargas. Ils sont toujours là, mais cela entrave beaucoup moins le parcours initiatique de Teresa qui entraine la série dans une direction parfois étonnante. On y trouve du mystique, plus de personnages hauts en couleur et un rapport nuancé avec la mort.
Concrètement, Queen of the South développe une personnalité plus marquée, aidée par le fait que Teresa reconnait les problèmes de l’approche précédente et assure qu’elle fera différemment à l’avenir.
C’est en quelque sorte une promesse pour la saison 3 que l’on espère qu’elle tiendra, car si Queen of the South passe bien souvent à côté du fait qu’elle nous parle de marchands de mort, elle reste un divertissement tout à fait honorable quand elle embrasse ses différences.
