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Séries The 100 : Que le spectacle commence (6.05)

The 100 : Que le spectacle commence (6.05)

The 100 Saison 6 Episode 5 - The 100 : Que le spectacle commence (6.05)

Il faut savoir être honnête, et par rapport au massacre de la semaine dernière, ce cinquième épisode était ce que l’on pouvait attendre de mieux de The 100. Si les transitions entre les histoires manquent encore cruellement de fluidité, l’écriture gagne en pertinence, prend à nouveau son temps et propose quelque chose de plutôt digeste, un miracle étant donné la fragilité des bases sur lesquelles l’épisode est construit.

Suite au retournement final de l’épisode précédent, Joséphine, la fille de Russell (JR Bourne), a pris possession du corps de Clarke (Eliza Taylor). Tandis que cette dernière tente une infiltration pour identifier les Nightbloods, la troupe de Bellamy (Bob Morley) fouine et découvre une partie de la vérité sur la nature des Primes et Octavia (Marie Avgeropoulos) fait une balade en forêt qui tourne mal.

Maintenant que la situation se clarifie, petite recontextualisation des personnages : Russell est bien le colon interprété par Sean Maguire dans les flashbacks sur Alpha, ce qui fait du fameux Gabriel le petit-ami de sa fille — contrairement à ce que j’ai pu dire dans la dernière critique. On peut donc s’attendre à de nouvelles scènes du passé pour expliquer le probable conflit qui a mené à l’opposition entre les deux hommes, et donc aujourd’hui entre les Primes et les Children of Gabriel.

Retour à l’épisode, le personnage de Josie nous est introduit lors d’une scène sanglante qui illustre parfaitement la rupture avec la Clarke que nous connaissions. Eliza Taylor n’a pas le talent d’une Tatiana Maslany (Orphan Black) ou même d’une Anna Torv (Fringe), mais parvient à rendre la majorité de ses scènes de double jeu crédible. Très à l’aise sur les tics de langage et de prononciation, c’est sur sa gestuelle qu’elle pèche un peu, frôlant parfois le surjeu par peur de retomber dans du « Clarke ».

Alors qu’elle se place davantage du côté des « méchants », Josie est étrangement attachante. Drôle, souriante, très intelligente, on comprend facilement ses motivations et sa façon de penser. Bien plus intéressante que ne l’était Clarke ces derniers temps, il semblerait que l’on ait gagné au change, même s’il y a peu de chances que la situation perdure.

Pendant ce temps, les autres — qui ont vraisemblablement gagné 50 points de QI en l’espace d’un épisode — se posent enfin les bonnes questions et découvrent la vérité sur les intentions des Primes. Cette illumination un peu facile ne choque même plus tant The 100 nous a habitués à pire. Cela devrait permettre de délier un peu la situation et de faire progresser l’intrigue.

Une des vraies réussites de l’épisode est son travail sur la linguistique. Les Primes et le Skaikru sont tous polyglottes et l’utilisent à leur avantage. Les premiers, de par leurs origines d’astronautes, communiquent aussi bien en anglais qu’en mandarin, et ont a priori un goût prononcé pour la chanson française. De leur côté, Bellamy, Gaia (Tati Gabrielle) et Madi (Lola Flanery) utilisent la langue des Grounders comme repli et pour mettre à l’épreuve Clarke, un choix scénaristique étonnamment pertinent.

La quête d’immortalité s’impose comme l’un des thèmes centraux de la saison. Bien que l’équipe créative en fait — comme à son habitude — beaucoup trop et ne parvient pas à rester concentrée sur le cœur de son propos, on ne peut que constater que les scénaristes tentent quelque chose de différent. Contrairement à la majorité des œuvres d’anticipation, l’immortalité ici n’est pas vue comme un fardeau ou un facteur de solitude. C’est plutôt une fin logique, un dû pour lequel ils sont prêts aux sacrifices les plus immoraux.

« How would you like to be immortal too? »

Il est même habilement suggéré que cet état d’esprit est une répercussion de cette vie qui n’en finit pas. Les Primes n’éprouvent pas de remords, sont calculateurs et détachés. Que devient un esprit humain qui transcende le temps et passe de corps en corps ? On aborde également le lien étroit entre science et religion qui courent finalement toutes les deux après la vie éternelle, matérielle ou non. On n’est pas sur du Nietzsche, mais il y a matière à se poser des questions.

L’intrigue secondaire concernant Abby, trop absente pour l’instant, laisse également entrevoir du potentiel, rattrapant autrement ce même objectif de « déjouer la mort ». Murphy (Richard Harmon) fait également son retour et est sur le point de prendre une décision qui pourrait changer sa vie et le cours de la série, me confortant dans l’idée que ses chances de survivre à la saison s’amenuisent. J’espère me tromper, il est le vent de fraîcheur de The 100 qui aurait du mal à rebondir sans lui.

Non loin, mais isolée, Octavia fait son petit bout de parcours initiatique et rédempteur avec Diyoza (Ivana Milicevic). Leur duo est définitivement convaincant, permet de remonter le niveau général des dialogues et offre de jolies scènes entre personnages féminins forts comme l’on en a peu eu jusque-là.

Cette saison 6 de The 100 relève le niveau cette semaine avec un jeu de cache-cache qui tourne court et en affinant enfin sa mythologie au lieu d’y ajouter des éléments inutiles. Une écriture plus posée et plus rationnelle, des acteurs revigorés et quelques bonnes idées, l’ensemble parait remonter après avoir touché le fond, espérons que cela dure.

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