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Séries The 100 : Rien ne se perd… (6.06)

The 100 : Rien ne se perd… (6.06)

The 100 Saison 6 Episode 6 - The 100 : Rien ne se perd… (6.06)

Attendrie par l’annonce inattendue du mariage des acteurs Eliza Taylor et Bob Morley, incarnant respectivement Clarke et Bellamy, j’attaquais l’épisode de la semaine avec l’espoir naïf que The 100 continue sur sa bonne lancée. Malgré toute la bonne volonté du monde, on ne peut que constater une sacrée baisse de régime et de qualité. La saison n’a a priori pas fini de nous faire danser, alternant avec une rigueur effarante le plutôt bon et le terriblement mauvais.

Dans cet épisode qui n’a d’inspiré que son titre, Memento Mori, Murphy (Richard Harmon) se laisse séduire par l’offre de Joséphine. Cette dernière continue sa mission pour sauver les Primes en convaincant Abby (Paige Turco) de créer de nouveaux Night Blood et Octavia (Marie Avgeropoulos) est mortellement blessée durant sa quête pour trouver le chef des Children of Gabriel.

La faute peut-être à un problème de budget ou simplement à une impasse d’écriture, l’épisode s’impose au bout d’une heure comme un mauvais filer. Il ne se passe concrètement pas grand-chose. Les intrigues initiées font, au mieux, du sur-place et pour certaines parviennent à reculer. Comme si les scénaristes n’étaient pas déjà sous l’eau, de nouveaux mystères s’ajoutent et finissent de perdre les fans les plus assidus.

Ça parle BEAUCOUP. Si les grandes discussions mi-consensuelles mi-révolutionnaires ont toujours été un élément fondamental de The 100, les enjeux et la tension installés précédemment imposent plus de rythme. Cette impression de flou est également due au trop grand nombre de personnages. L’équipe créative ne sait plus où donner de la tête, ne parvenant pas à prioriser. Les seconds couteaux comme Emori (Luisa D’Oliveira), Raven (Lindsey Morgan) ou Echo (Tasya Teles) deviennent ainsi totalement interchangeables, réduites à des outils narratifs pratiques ou des vecteurs d’opinions.

La seule surprise de l’épisode concerne Madi (Lola Flanery). La jeune fille gagne en importance et reçoit la visite du Dark Commander. L’idée de ramener un peu de mythologie des Grounders n’était pas mauvaise, mais cela sort de nulle part et ne trouve pas d’intérêt pour l’instant. Les mauvaises langues diront qu’il faut laisser le temps à la série, mais on est déjà à une dizaine d’intrigues cryptiques qui attendent de faire sens. Soit The 100 nous prépare un coup de génie, soit elle nous prend pour des pigeons. Je vous laisse deviner quelle option est la plus probable.

Toujours sur la route, Diyoza (Ivana Miličević) et Octavia connaissent un coup dur. Cette partie reste jusque-là la mieux ficelée, ou du moins celle avec les meilleurs personnages et les meilleurs dialogues. Octavia est blessée et, alors que la série prenait une direction intéressante qui aurait parfait sa rédemption, le tout est coupé net par une révélation mystique. Encore. C’est trop difficile de rester concentré sur l’intrigue qui est en cours ?

Murphy se trouve à nouveau au centre de l’histoire. Si son revirement du côté obscur était une fatalité, aucun des arguments judicieux n’est amené. Au lieu de rappeler son expérience de mort imminente ou certains événements passés, on doit se contenter d’un « personne ne change jamais ». Un peu facile et surtout contradictoire avec l’écriture du personnage.

Pour ce qui est de Joséphine, sa présence est trop diluée pour asseoir sa personnalité. Si le jeu d’Eliza Taylor était plutôt prometteur la semaine dernière, c’est ici beaucoup plus laborieux. La scène avec Abby ne fonctionne à aucun niveau. On ne sent Joséphine que par les dialogues, jamais par le jeu, et l’interprète d’Abby est tellement blasée — comment lui en vouloir vu son arc cette année — que l’on ne comprend même pas les sous-entendus de ses grands regards vides supposés révélateurs.

La stagnation de l’histoire se ressent également à travers les thèmes que les personnages ressassent en boucle. Prix de la vie, utilisation de la violence, but de la guerre, dilemmes moraux… Il va falloir avancer un peu ou apporter un angle différent, on a bien compris maintenant. De même pour les parallèles bien lourds avec la religion catholique, c’est tout sauf subtil. Pas la peine de faire semblant d’être surpris lors de la révélation autour de Clarke. On parie combien qu’elle réapparaît trois jours après sa prétendue mort ?

Cette fin d’épisode est extrêmement frustrante. C’était tellement évident qu’il est cependant difficile d’être déçu. Un peu de courage à ce niveau était la seule chance de The 100 de vraiment se renouveler. Totalement anti-climatique, cela vide de sens la portée émotionnelle des scènes précédentes, déjà bien faible.

On retiendra de l’épisode une très bonne évolution du personnage d’Echo, que Bellamy est quand même sacrément mignon quand il pleure et qu’on n’est jamais mieux servi qu’en demandant conseil à des voix dans sa tête. C’est généralement quand nos attentes sont au plus bas que The 100 parvient à remonter la pente, espérons donc que l’épisode suivant propose quelque chose de plus intéressant.

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